Goldman Sachs se lance dans la spéculation financière du bitcoin

Après une première expérimentation en 2018, le géant américain va bien proposer à ses clients « un tableau de bord des actifs numériques », réunissant ainsi les principales cryptomonnaies, dont celle qui est aujourd'hui la mieux valorisée. Il emboîte ainsi le pas à d'autres acteurs bancaires qui cherchent à se diversifier avec ces nouveaux actifs numériques enregistrés sur le registre décentralisé de la blockchain.
(Crédits : David Gray)

Cela fait au moins quatre ans que la banque américaine Goldman Sachs y pense sérieusement. Après avoir annoncé se lancer dans le trading des cryptomonnaies dès 2017, pour finalement reculer ensuite, le banque d'affaires a finalement affirmé avoir lancé des paris boursiers liés au bitcoin, selon un mémo interne consulté par l'AFP, marquant un pas de plus des banquiers de Wall Street vers la devise numérique développée selon le protocole décentralisé de la blockchain.

"Nous avons lancé avec succès des ordres" sur des produits dérivés liés à la cryptomonnaie, écrit la banque dans ce document, officialisant par la même occasion le lancement d'une équipe interne dédiée au trading sur les cryptomonnaies. Un marché tiré par le leader du secteur, le bitcoin, dont la capitalisation dépasse désormais le trillion de dollars. Avec les 5.000 autres cryptomonnaies créées dans le monde, la valorisation cumulée du marché de ces actifs, créés grâce au minage des ordinateurs, pèserait 2 trillions de dollars, selon Bloomberg.

Rassurée par le nouveau patron de la SEC, un ancien banquier de... ?

L'équipe fera partie de la division "devises internationales et marchés émergents (GCEM)", précise Goldman Sachs. En 2018 pour une expérimentation interne, elle avait aussi formé une équipe rattachée, elle, à sa division courtage.

Mais il y a deux ans, la banque avait reculé, craignant un durcissement de la réglementation sur le sujet, pour, prétendait-elle, se concentrer plutôt sur la création d'un produit de conservation des crypto-actifs pour le compte de ses clients.

Fraîchement nommé à la tête de la SEC, (Securities and Exchange Commission), Gary Gensler, un connaisseur des cryptomonnaies a donc pu rassurer les intentions du gendarme américain de la Bourse sur le sujet de la réglementation. Surtout, Gary Gensler est également un ancien banquier de Goldman Sachs.

D'ailleurs, côté régulation, la SEC n'a toujours pas donné son feu vert à la création d'un fonds indexé sur les performances du bitcoin (ETF), au grand dam de nombreux investisseurs. Le régulateur financier canadien a de son côté sauté le pas en février sur la Bourse de Toronto.

Lire aussi : BNY Mellon, la plus vieille banque américaine fait (aussi) le pari du bitcoin

Le géant américain de la finance indique aussi dans ce mémo avoir lancé jeudi "un tableau de bord des actifs numériques", fournissant aux clients de la banque des données intra-journalières sur le marché des crypto-monnaies.

Un service sur lequel se sont déjà positionnés de nombreux acteurs des cryptomonnaies (Kraken, Binance, CashApp), ou encore le poids lourd Coinbase qui vient de faire son entrée à Wall Street sur des valorisations records.

La finance américaine s'intéresse de plus en plus au bitcoin, à mesure que son prix s'est envolé ces derniers mois. Il s'échange aujourd'hui autour de 57.000 dollars après avoir récemment dépassé les 60.000 dollars.

De nombreux acteurs de l'économie l'ont adopté, à l'instar du constructeur automobile Tesla, qui permet à ses clients d'acheter une voiture électrique avec cet actif, ou de services de paiement comme PayPal, qui a décidé d'accepter les transactions en cryptomonnaies.

Les banques s'y sont également intéressées, Morgan Stanley ayant notamment rendu la devise accessible à ses clients les plus riches et BNY Mellon ayant annoncé qu'elle allait en gérer.

Lire aussi : Bitcoin : l'intenable promesse d'une monnaie pour tous

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 10/05/2021 à 7:54
Signaler
Goldman Sachs a pour business, non la spéculation, mais la gestion des risques.. Une banque offre à ses clients des instruments pour le faire, évidemment pas à titre gratuit: c'est un service payant.

à écrit le 08/05/2021 à 12:57
Signaler
G&Sachs a qui nous devons les spéculations excessives et mensongères et la crise de 2007 qu’ils ont fait porter sur les dettes des populations mondiaux ( de l’art typiquement us) N’achetez plus de bitcoin : ils vont vous dépouiller car ils ont l’art...

à écrit le 08/05/2021 à 9:27
Signaler
Voilà c'est fait, le bitcoin est officialisé.

à écrit le 08/05/2021 à 8:43
Signaler
on va bientot avoir des produits structures qui integrent du bitcoin par tranche de risque, comme avant 2008

le 08/05/2021 à 9:09
Signaler
@churchill. Et donc..?

le 08/05/2021 à 18:18
Signaler
Structuré pour faire boire le bouillon aux gogos. Au départ il faudra bien que ça brille pour attirer le chaland et un jour pan; nous voilà repartis comme en 2008. L'histoire se répète toujours de la même façon à quelque chose près.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.