Les faux billets d’euros en forte baisse

Par Estelle Nguyen  |   |  508  mots
Si les billets de 500 euros ne représentent que 2,1% des faux, ils sont réputés très utilisés dans le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et plus généralement du crime organisé. La BCE cessera bientôt d'émettre la plus grosse coupure euro. (Crédits : Reuters)
La Banque centrale européenne a annoncé avoir saisi 301.000 fausses coupures de janvier à juin 2018. C’est 17% de moins qu’au second semestre de l’année précédente. L'institution va émettre de nouveaux billets de 100 et 200 euros plus sûrs début 2019.

« La probabilité de recevoir une contrefaçon est vraiment minime », assure la Banque centrale européenne (BCE). Selon le bilan dressé ce vendredi 27 juillet par l'institution, au total 301.000 fausses coupures ont été saisies et retirées de la circulation au second semestre, un chiffre en baisse de 17,1% par rapport au second semestre 2017. Le nombre de billets contrefaits demeure relativement faible par rapport au nombre de billets authentiques en circulation, plus de 21 milliards de coupures, pour une valeur totale de plus de 1.100 milliards d'euros, en hausse de 5,9% en volume et de 4% en valeur en 2017, soit une croissance plus forte que celle du PIB en zone euro.

[Evolution du nombre de contrefaçons de billets euros depuis 2015 et répartition par coupure. Crédits : BCE]

Les coupures de 20 et 50 euros les plus contrefaites

Comme pour les semestres précédents, les billets les plus contrefaits sont les coupures de 20 et 50 euros. En effet, ces deux valeurs représentent 83,1% des contrefaçons : 23,8% pour les billets de 20 euros et 59,3% pour les billets de 50 euros. Les billets de 200 euros en circulation restent les moins contrefaits (0,8%).

Si les billets de 500 euros ne représentent que 2,1% des faux, ils sont réputés très utilisés dans le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et plus généralement du crime organisé. La BCE a ainsi décidé  de cesser d'émettre des billets de 500 euros à la fin de l'année. Les billets conservent leur valeur d'échange, mais cette décision annoncée en 2016 avait été vivement critiquée par l'Allemagne qui reste attachée aux paiements en liquide.

Selon une étude réalisée par la Deutsche Bundesbank en 2017, 74% des Allemands interrogés règlent leurs achats en espèces. Opposé à la décision, Carl-Ludwig Thiele, membre du directoire de la Bundesbank, s'était également montré dubitatif quant à l'efficacité de ce plan d'action :

« J'ai des doutes sur le fait que des terroristes ou d'autres criminels pourraient être empêchés de commettre des actes illégaux en plafonnant l'argent liquide ou en supprimant les dénominations les plus élevées » avait-il affirmé, lors d'une conférence à la London School of Economics.

De nouveaux billets plus perfectionnés

A l'inverse, de nouveaux billets de 100 et 200 euros seront introduits au premier semestre 2019. En dotant progressivement la zone euro de nouveaux billets, avec des dispositifs de sécurités de plus en plus élaborés, la BCE souhaite en effet réduire davantage le nombre de contrefaçons et décourager les faux monnayeurs. Ainsi, les billets de 5, 10 et 20 euros de la série dite « Europe » sont arrivés progressivement entre 2013 et 2015 et représentent désormais la quasi-totalité des billets émis en France. Le nouveau billet de 50 euros est entré en circulation le 4 avril 2017. Fin décembre 2017, 76% des billets de cette valeur en circulation en France appartiennent à la série « Europe ».

La BCE recommande une nouvelle fois de rester vigilant, en utilisant la technique dite du « toucher, regarder et incliner » et en comparant un billet dit « suspect » avec une coupure dont l'authenticité est certaine.