CES 2019 : Urban Canopee sème des oasis de verdure en ville

LES STARTUPS STARS / ÎLE-DE-FRANCE. La startup parisienne conçoit et commercialise du mobilier urbain et des dômes végétalisés, qui créent des îlots de fraîcheur grâce à des systèmes d'irrigation intelligents.
Estelle Nguyen
(Crédits : Urban Canopee)

« Recréer les jardins suspendus de Babylone dans les grandes villes. » C'est avec cette vision qu'Urban Canopee, créée en 2016, a développé ses canopées végétales autonomes et connectées. L'objectif : rendre les villes plus agréables et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Lauréate du concours GreenTech du ministère de la Transition écologique et solidaire l'année de sa création, la startup a pour ambition de fournir aux collectivités mais aussi aux industries immobilières sa solution pour végétaliser les espaces citadins publics et privés. « En plus d'être la solution la plus efficace pour rafraîchir les espaces, la végétalisation ramène de la biodiversité et recrée du lien social », assure Élodie Grimoin, ingénieure diplômée de l'école AgroParisTech et cofondatrice d'Urban Canopee.

La jeune pousse a imaginé trois types de structures montantes dont elle assure la conception, la fabrication et la commercialisation : des corolles, c'est-à-dire du mobilier urbain végétalisé pour les espaces publics ou les terrasses, des dômes de toitures végétalisées sur la base d'une innovation de rupture brevetée, et un nouveau produit pour les espaces privés, qui sera présenté au CES 2019, le grand salon mondial de l'électronique de Las Vegas. Les cofondateurs Hubert Michaudet, enseignant en gestion d'entreprise à l'École des Ponts Paris-Tech, et Jean-François Caron, responsable d'une équipe de recherche du laboratoire Navier, ont eu l'idée d'utiliser des « gridshells » (structures légères et rigides en forme de grilles en matériaux composites) et de les végétaliser pour lutter contre le phénomène d'élévation de la température en milieu urbain.

L'évapotranspiration, pour faire baisser la température

Modulables et faciles à installer malgré leur taille, les structures d'Urban Canopee apportent une solution concrète aux effets du dérèglement climatique. La fraîcheur générée par l'évapotranspiration des plantes grimpantes permet en effet de faire baisser la température dans les îlots de chaleur. Dans le même temps, les végétaux limitent les émissions de gaz à effet de serre, très présentes en milieu urbain. Selon les estimations d'Élodie Grimoin, « une corolle de 12 ans d'âge peut stocker l'équivalent CO2 de trois arbres par an, soit 50 kg de CO2, ou bien un trajet de 500 kilomètres en voiture ». La force d'Urban Canopee est d'allier matériaux composites, ingénierie végétale et objets connectés. Grâce à des panneaux solaires et à un système développé en interne, nommé Sensopee, les canopées sont entièrement autonomes en énergie et en eau. Leurs pots « intelligents » peuvent contenir « jusqu'à 200 litres d'eau, sans impact sur les sols », précise Élodie Grimoin. Des capteurs permettent aussi d'organiser l'irrigation à distance, réduisant ainsi le coût de la maintenance. Une application doit être également développée pour les clients afin qu'ils puissent connaître l'état des plantes. Elle sera dévoilée au CES 2019.

Les premières versions des canopées seront déployées au printemps 2019 à Toulouse pour une expérimentation de trois ans. Une levée de fonds initiale est prévue pour 2019, avec l'appui, espère Hubert Michaudet, d'investisseurs rencontrés pendant le CES. Le dirigeant compte aussi sur le salon pour l'aider à vendre son produit, dont le coût varie entre 9 000 et 12 000 euros.

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Et aussi...

De nombreuses startups d'Île-de-France feront le voyage au CES. Star de la plateforme de financement participatif Kickstarter, où elle a rempli son objectif en 48 heures, R-Pur va présenter son masque antipollution capable de filtrer les particules fines. De son côté, Blockchain Certified Data, lancée fin 2017, a développé BCDiploma, un service qui garantit aux recruteurs, grâce à la technologie Blockchain, l'authenticité des diplômes des candidats. Unsupervised.ai espère aussi séduire le marché américain avec ses robots collaboratifs et autonomes. La jeune pousse, qui veut révolutionner le monde de la livraison et faire chuter les tarifs du marché, a conçu le quadrupède Aida, capable de transporter des colis jusqu'à 15 kg, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, jusqu'au pas de la porte de leur destinataire. E.N.

Estelle Nguyen

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Commentaires 2
à écrit le 05/01/2019 à 10:21
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planter des arbres dans des jardins est bien meilleur

le 05/01/2019 à 19:41
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Mais en l'absence d'un jardin, mettre des grimpantes sur un trottoir, c'est mieux que rien.

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