Comment le nouveau billet de 20 euros dissuadera les faussaires

Comme la Banque Centrale l'annonçait en février dernier, le premier billet à "fenêtre portrait" sortira des distributeurs automatiques des 19 pays de la zone euro dès mercredi. Le but ? Compliquer encore plus la tâche des faux-monnayeurs, sur lesquels les concepteurs de billets veillent à garder une longueur d'avance.
Avec sa toute nouvelle fenêtre laissant entrevoir le portrait de la princesse Europe en filigrane et l'utilisation de la technique dite "Émeraude" pour compliquer la tâche des contrefacteur, le nouveau billet de vingt euros ne révèle toutes ses subtilités qu'à la lumière d'une lampe ultraviolet spéciale UV-C.

A vue de nez, il n'est pas très différent de son prédécesseur. Mêmes dimensions, mêmes voûtes gothiques imprimées au recto. Et pourtant, le nouveau billet de 20 euros, qui sortira des distributeurs automatiques des 19 pays de la zone euro mercredi 24 novembre, présente des différences notables avec l'ancien.

D'un point de vue esthétique, quelques détails changent : la carte de l'Europe au verso intègre désormais les îles de Chypre et Malte, les couleurs ont été renforcées et le nombre "20" apparaît plus grand.

Le 20 nouveau

A vue d'œil, le nouveau billet ressemble à l'ancien. (Philippe Wojazer/Reuters)

80% de nouveaux billets en circulation en 2016

C'est la figure de la princesse Europe qui a été choisie pour donner visage humain aux précieux bouts de papiers, dont les dessins se bornaient - jusqu'à l'apparition de la série "Europe" en 2013- à représenter les styles architecturaux de l'Europe à travers l'histoire.

     I Lire Les billets en euros vont changer en 2013

Au total 4,3 milliards de billets ont été fabriqués pour fournir l'ensemble de l'Eurosystème. La France, qui a la capacité d'imprimer les billets, est aussi l'une des plus férues de coupures de 20 euros : (60% des émissions nettes en septembre 2015, contre un un peu plus de 10% au niveau de la zone euro). Sur les 4,3 milliards de billets fabriqués, la France représente 44% des besoins de l'Eurosystème. Selon les estimations de la Banque de France, 80% des coupures de vingt euros seront des billets de la dernière génération d'ici à un an.

Un concentré de technologies

Troisième de la série "Europe" à être mis en circulation (après les billets de cinq et de dix euros), ce nouveau venu se démarque surtout par sa modernité technologique.

Derrière ce que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhaud, a qualifié lors de la présentation devant la presse de "symbole qui nous unit tous", se cache un important dispositif de sécurité technologique. Le portrait de la princesse grecque, visible en transparence sur un filigrane (la fameuse "fenêtre" transparente) apposé à la bande métallique, est d'une complexité inédite et d'autant plus difficile à contrefaire.

Par ailleurs, de nombreux "signes de sécurité" ont été ajoutés au billet, dont une impression en relief sur les extrémités du recto pour permettre aux malvoyants d'authentifier le billet, ou encore l'utilisation du nombre Émeraude, dont les couleurs varient selon l'inclinaison du billet.

Les réflexes d'authentification plus efficaces contre la contrefaçon

"Nous avons averti tous les professionnels qui utilisent les machines (d'authentification), ils ont eu neuf mois pour tester l'adaptation de leur matériel", précise le directeur général de la fabrication des billets Erick Lacourège. Aujourd'hui 90% des machines (dont les DAB) et des équipements d'authentification, sont adaptés.

Mais au-delà de la machine, c'est l'œil qu'il faut exercer et avant tout celui des professionnels du commerce. Michel Chaumon, responsable de la formation des professionnels à l'authentification des billets à la Banque de France, apprend aux douaniers, commerçants et autres corps de métier à distinguer les anomalies avec la méthode TRI (pour "toucher, regarder, incliner").

"Dans mon service, 100% des billets contrefaits ne résistent pas à la méthode TRI", assure-t-il.

Autrement dit, pas besoin de machine pour vérifier l'authenticité d'un billet.

L'inattention des professionnels en cause

Selon lui donc, le principal facteur permettant de comprendre pourquoi 700.000 billets d'euros contrefaits sont toujours en circulation (sur les 18 milliards de billets authentiques circulant en zone et hors zone euro) relève de l'inattention des professionnels avant tout.

Selon le gouverneur de la Banque de France, il faut compter un cycle de vie de "dix ans en moyenne" avant de refaire une nouvelle gamme de billets pour lutter contre les contrefaçons. Mais à la vitesse où la technologie évolue, pas sûr que ce délai se maintiennent dans les années à venir.

Commentaires 5
à écrit le 24/11/2015 à 18:59
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Encore un billet européen sans aucun signe européen. 3000 ans d'histoire, d'architecture, de culture et pas foutu de mettre un tableau italien, une sculpture espagnole ou un paysage des Flandres. Non, que des dessins vagues, sans fondements, ...

le 24/11/2015 à 21:06
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Bien au contraire... Il est la représentation de plusieurs pays aussi différent que peuvent être notre cheptel de fromage français! Il est une représentation qui ne façonne pas les rancœurs de millénaire de guerre européenne... Il ne met pas une rep...

le 25/11/2015 à 6:32
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A l'image de l'Europe !!!!!!!

le 25/11/2015 à 7:29
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Oui exactement, on aurait pu mettre sur des billets de penseurs qui ont eu une dimension européenne: Socrates, Vinci, Voltaire, Kant, Erasme...

à écrit le 24/11/2015 à 18:32
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L e Q E est en marche merçi Draghi !!!!!!

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