Ma French Bank de la Poste : les 18-35 ans vont-ils vraiment “a-do-rer” ?

Par Juliette Raynal  |   |  477  mots
La Banque Postale espère séduire un million de clients à l'horizon 2025 avec son offre mobile, dont la souscription peut s'effectuer directement depuis un smartphone ou dans un bureau de poste. Elle cible en priorité les 18-35 ans, pour rajeunir sa clientèle. (Crédits : Ma French Bank)
La Banque Postale lance ce lundi 22 juillet une offre mobile appelée Ma French Bank. Pour rajeunir sa clientèle, elle cible en priorité les 18-35 ans avec un ton léger et décalé. Ma French Bank espère séduire un million de clients à l'horizon 2025.

Des couleurs flashy, des Gif, une flopée de hashtags et un ton très léger. Le site internet de Ma French Bank, dont le coup d'envoi officiel est donné ce lundi 22 juillet, ne laisse aucune place au doute : les 18-35 ans constituent bien le cœur de cible de la néobanque développée par La Banque Postale.

Lors de la présentation détaillée de cette offre mobile (dont le lancement a été repoussé à plusieurs reprises), Rémy Weber, le président de La Banque Postale, avait été très clair en concédant : « Nous sommes (La Banque Postale, ndlr) en déficit de clientèle sur ce segment et Ma French Bank va nous aider à accélérer sur ce créneau ».

Du "franglish" sur Instagram

Sans surprise, cette stratégie de conquête des millennials se décline sur Instagram, le réseau social phare de cette génération. Depuis le 2 mai dernier, Ma French Bank y publie des posts décalés, n'hésitant pas à jouer (et rejouer) du "franglish" propre à sa marque. Plusieurs représentations de peintures (Joseph et la femme de Potiphar de Guido Reni, La confluence des âmes de Max Svabinsky)  sont ainsi détournées avec des légendes qui se veulent humoristiques : "When elle rêve d'eaux turquoises but ton compte is in le rouge" ou encore "When tu check la liste de everybody qui te doit de la money" et "When ton pote go aux toilettes au moment de pay the addition".

La néobanque dispose également d'une chaîne Youtube, d'un compte Twitter et d'une page Facebook, où elle se présente de la manière suivante : "Ma French Bank c'est l'histoire d'une banque mobile qui va bientôt vous faciliter la vie. Vous allez a-do-rer !"

Un million de clients visés en 2025

La banque mobile adopte donc un ton beaucoup plus marqué que tous ses autres (nombreux) concurrents, dont l'allemand N26 (900.000 utilisateurs en France) et le britannique Revolut (550.000) qui ont tous les deux opté pour une identité de marque particulièrement sobre.

Ma French Bank espère séduire un million de clients à l'horizon 2025. Elle a pour cela investi 100 millions d'euros dans ce projet et mise sur son réseau de bureaux de Poste (2.000 au lancement) pour en faire la promotion et un important levier d'acquisition. Le challenge n'est pas mince. Selon la dernière étude du cabinet KPMG, une vingtaine de néobanques sont d'ores et déjà présentes sur le marché tricolore. Toutefois, seuls le français Nickel, l'allemand N26 et le britannique Revolut sont parvenus à se démarquer aux yeux du grand public. A eux seuls, ces trois acteurs représentent 80% des 2,6 millions d'utilisateurs actifs dénombrés par le cabinet KPMG. Ma French Bank, qui arrive en bonne dernière, saura-t-elle faire la différence ?