La Poste lance Ma French Bank, sa banque mobile, dans 2.000 bureaux le 22 juillet

La Banque Postale espère séduire un million de clients à l'horizon 2025 avec son offre mobile, dont la souscription peut s'effectuer directement depuis un smartphone ou dans un bureau de poste. Elle cible en priorité les 18-25 ans, pour rajeunir sa clientèle. La filiale bancaire de la Poste a investi 100 millions d'euros dans le développement de cette nouvelle offre.
Juliette Raynal
L'application de Ma French Bank propose de classer automatiquement les dépenses par catégorie.
L'application de Ma French Bank propose de classer automatiquement les dépenses par catégorie. (Crédits : Ma French Bank)

Y a-t-il encore une place pour une nouvelle banque mobile sur le marché des néobanques déjà très florissant ? Malgré son arrivée tardive (et repoussée à plusieurs reprises), La Banque Postale en est convaincue et pense pouvoir faire la différence avec son offre 100% mobile Ma French Bank, présentée dans les détails ce mardi 14 mai. Si le site web dédié est désormais accessible, le lancement commercial n'est prévu que le 22 juillet prochain dans 2.000 bureaux de Poste, après un déploiement auprès des 200.000 collaborateurs du groupe La Poste à partir du mois de juin.

« Nous lançons une banque nouvelle qui répond à un vrai besoin. Nous ne sommes pas les seuls mais nous avons pour ambition de démocratiser la banque digitale », lance Rémy Weber, le président de La Banque Postale.

Plus de 100 millions d'euros ont été investis dans le développement informatique et numérique de cette nouvelle banque, dont le siège social se situe au cœur de Plaform58, l'incubateur de startups de La Banque Postale, installé au 58 rue de la Victoire, à Paris (9ème).

Tarif : 2 euros par mois

Contrairement à Revolut (550.000 utilisateurs en France), N26 (600.000 utilisateurs dans l'Hexagone) ou encore Orange Bank (300.000 utilisateurs), Ma French Bank ne mise pas sur la gratuité pour séduire ses futurs clients. L'offre sera commercialisée 2 euros par mois. « Il n'y aura aucuns frais supplémentaires sur les paiements et les retraits partout dans le monde », assure Alice Holzman, directrice générale de Ma French Bank.

« Il y a un prix parce qu'un service cela se paie. La gratuité et les modèles déficitaires, ça ne dure qu'un temps. Nous voulons instaurer une relation de transparence et de confiance avec nos clients », a insisté Rémy Weber.

En revanche, comme les autres offres mobiles du marché, Ma French Bank met l'accent sur la fluidité de l'expérience client. Elle promet une ouverture d'un compte courant en moins de 10 minutes, depuis un bureau de poste ou directement via l'application mobile dédiée. Le compte est relié à une carte de paiement Visa à autorisation systématique, c'est-à-dire sans découvert possible. Depuis cette même application, les clients accèdent à une série de fonctionnalités devenues incontournables chez les néobanques : suivi des opérations et du solde en temps réel, blocage et déblocage de la carte de paiement, paiement sans contact avec Apple Pay, possibilité de réaliser des virements par SMS ou encore catégorisation automatique des dépenses.

Les clients pourront également accéder à une ligne de crédit renouvelable. Plus original, ils pourront alimenter des sous-comptes par arrondis ou virements via la fonctionnalité « Ma tirelire » afin de financer leurs différents projets. L'application, dont des mises à jour majeures sont prévues tous les six mois, devrait bientôt proposer d'autres offres de crédit et d'épargne, mais aussi des produits d'assurance (une extension logique dans le cadre du mariage prévu, début 2020, entre La Banque Postale et CNP Assurances) ainsi qu'une offre à destination des mineurs, comme le proposent déjà les startups Pixpay et Xaalys.

Un million de clients visés en 2025 pour atteindre la rentabilité

L'accent est également porté sur les services communautaires. L'application intègre nativement la plateforme de financement participatif KissKissBanBank, rachetée par La Banque Postale en juin 2017. Les clients pourront aussi créer des cagnottes entièrement gratuites ou encore utiliser la fonctionnalité « We partage » pour les dépenses communes liées à un week-end entre amis ou à un cadeau collectif. De quoi séduire les 18-35 ans, cœur de cible de cette nouvelle offre.

« Nous sommes (La Banque Postale, ndlr) en déficit de clientèle sur ce segment et Ma French Bank va nous aider à accélérer sur ce créneau », confie Rémy Weber.

Ma French Bank s'est fixée comme objectif de conquérir plus d'un million de clients à l'horizon 2025.

« Si nous tenons cet objectif nous aurons passé le seuil de rentabilité », indique le patron de La Banque Postale

Pour atteindre ce seuil, la nouvelle banque mise sur son approche hybride, mêlant digital et réseau physique. Cette stratégie a très bien réussi à la néobanque Nickel (BNP Paribas) qui revendique aujourd'hui 1,2 million de clients et un réseau de 4.800 buralistes partenaires, mais moins à Orange Bank qui ne dénombre que 300.000 utilisateurs malgré l'appui de ses boutiques Orange. Dès sa commercialisation, le 22 juillet prochain, l'offre Ma French Bank sera proposée dans 2.000 bureaux de poste répartis partout en France, y compris outre-mer. Elle sera vendue par les commerciaux bancaires, mais aussi et surtout, par les chargés de clientèle que l'on retrouve au guichet.

Formation de 10.000 chargés de clientèle

« Au lancement commercial, 10.000 d'entre eux auront suivi une formation dédiée », indique Alice Holzman, directrice générale de Ma French Bank.

Sur le marché tricolore, les nouveaux entrants du secteur bancaire, que ce soit les banques en ligne comme Boursorama ou Fortuneo, ou les banques mobiles comme Orange Bank et Nickel ont réalisé une vraie percée. Selon une enquête de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, adossée à la Banque de France) publiée en octobre dernier, ils ont conquis 4,4 millions de clients en cumulé à fin 2017. Avec leurs applications simples à utiliser et leurs offres, ils ont séduit 1,3 million de clients au cours de l'année 2017, ce qui représente 33,5% des conquêtes de clients de l'année.

Juliette Raynal

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Commentaires 3
à écrit le 15/05/2019 à 12:59
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My french bank? Voila qui inspire confiance... ça fait sérieux. My tailor is rich of course.

à écrit le 15/05/2019 à 9:12
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Pourquoi ces noms en franglais ridicules ? Illisible en plus !

à écrit le 15/05/2019 à 7:55
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Pourquoi donner un nom anglais à une banque de ... « La Poste » ? Doesn’t make any sense !

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