Le patron d'Alstom répond à Siemens, la presse allemande juge son ton "glacial"

Par latribune.fr  |   |  366  mots
Le conseil d'administration d'Alstom s'est prononcé le 30 avril en faveur de l'offre de General Electric, dont il a reçu une offre de 12,35 milliards d'euros. (Photo : Reuters)
Après qu'Alstom a annoncé sa préférence pour l'offre de General Electric, Patrick Kron a répondu aux courriers de Siemens proposant une alliance. Un courrier aux accents "revêches" selon la presse allemande.

Le PDG d'Alstom Patrick Kron a répondu au cours du week-end aux deux courriers de Siemens proposant une alliance entre les deux groupes, rapporte lundi la presse allemande. 

"Avant de répondre à ces lettres je voudrais m'inscrire résolument en faux contre des propos injustes proférés par vos collègues", écrit le patron français, cité par le quotidien allemand Frankfurter Allgmeine Zeitung. Le journal qualifie de "revêche" le ton de Patrick Kron tandis que le quotidien des affaires Handelsblatt évoque "un échange épistolaire glacial".

Siemens a dénoncé une inégalité de traitement

La direction de Siemens s'était adressée à deux reprises, les 26 et 29 avril, directement à Patrick Kron pour lui soumettre ses propositions. Le groupe allemand, qui n'a reçu de réponse de la part du français à aucun de ses courriers s'était dit mercredi 30 avril "déçu du manque de coopération", après avoir dénoncé une inégalité de traitement avec le prétendant américain General Electric.

Dans sa réponse, Patrick Kron a précisé s'être entretenu au téléphone avec le patron de Siemens Joe Kaeser et avoir affirmé que les propositions de celui-ci valaient la peine d'être étudiées plus avant, selon le Handelsblatt.

>> LIRE : Qui est Joe Kaeser, le patron de Siemens qui veut sa part du gâteau Alstom ?

Des conseillers des deux côtés se sont rencontrés, ajoute le dernier courrier, et ceux d'Alstom reprendront contact avec Siemens "dès que cela sera possible" pour discuter des prochaines étapes.

Préférence pour l'offre de General Electric

Le conseil d'administration d'Alstom a annoncé sa préférence pour l'offre de General Electric, qui propose 12,35 milliards d'euros, sans pour autant fermer la porte à d'autres propositions. Bien que le Premier ministre Manuel Valls a déploré une "accélération brutale"  et que le ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg n'a pas caché sa préférence pour Siemens, le gouvernement français a toutefois annoncé qu'il ne mettra pas de veto.

>> OPINION : Quelle vision de long terme pour Alstom ? par Pierre-Yves Cossé, ancien commissaire général au Plan.