Safran a enfin finalisé l'acquisition de l'américain L-1 Identity Solutions

"Au terme des procédures d'approbation", Safran vient d'acquérir l'un des leaders des solutions d'identité aux Etats-Unis, pour 1,09 milliard de dollars (12 dollars par action), comme prévu en 2010.
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Après l'acquisition de l'américain L-1, Safran déclare être devenu "le leader mondial Identy des solutions d?identité biométriques".Cependant, le français ne contrôlera que partiellement le groupe de sécurité, dont le rachat est encadré par le "Proxy Agreement", une exigence de Washington. Pour se renforcer, Safran s'est d'ailleurs attaché les services d'une ancienne responsable des services de renseignements américains pour apaiser toute crainte liée à la sécurité (NASA) rapporte l?agence Reuters.

Sécurité

Le rachat par Safran de trois activités de l'américain L-1 (biométrie, documents d'identité et solutions de sécurité pour les administrations) a failli ne jamais se faire. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a fallu près d'un an pour que le groupe tricolore finalise l'opération estimée à 1 milliard d'euros, dont le closing est en principe prévu ce lundi... mais pourrait prendre du retard. Ce qui a obligé Safran à déposer par trois fois une notification d'acquisition auprès du CFIUS (Committee on Foreign Investments in the United States), l'organisme interministériel qui donne à l'issue de 30 ou 45 jours son autorisation ou pas sur les investissements étrangers.

La direction de Safran a même songé à renoncer face aux exigences inédites de l'administration américaine en matière de sécurité sur les systèmes identitaires rachetés par le français. Elle a également hésité à passer en force mais a finalement préféré se montrer raisonnable. Le rachat de L-1 va faire d'ailleurs jurisprudence dans le monde du marché de la sécurité américain. Car Washington, qui a tardivement pris conscience des activités sensibles de L-1, a imposé de sérieuses contraintes à Safran pour autoriser cette opération. L-1 est notamment en pointe dans la reconnaissance de l'iris et du visage.

Restrictions

Les Américains ont donc exigé que l'acquisition se fasse sous le dispositif de dévolution (« Proxy Agreement »), très restrictif dans le cas d'un contrôle d'une société américaine par un investisseur étranger. Ce dispositif consiste notamment à imposer que la société soit administrée par trois ressortissants américains "habilités", choisis par Washington. Ces derniers exercent leur droit de vote avec une indépendance totale. Les dirigeants de la société sont choisis par ces administrateurs et les relations entre la société américaine et la société mère sont restreintes par convention. L'investisseur a uniquement le droit de recevoir des informations financières sur la société qu'il possède, les relations entre celui-ci et les administrateurs étant soumises à un strict contrôle et à un accord préalable du ministère de la Défense américain.

Ces contraintes vont sérieusement compliquer les synergies que souhaitaient mettre en place Safran avec les activités biométriques (marque Printrak) rachetées en 2008 à Motorola... qui n'avait pas à l'époque fait l'objet de ces exigences de la part de Washington. Les activités biométriques de Safran sont regroupées au sein de la société Morpho, dont le chiffre d'affaires devrait s'élever à 1,4 milliard d'euros avec cette acquisition.

L-1 qui va changer de dénomination pour devenir "MorphoTrust" a généré un chiffre d?affaires de plus de 450 millions de dollars en 2010, selon Safran. Ce dernier précise dans un communiqué que les résultats cette entreprise "seront consolidés dans les comptes de Safran à compter de ce jour".

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