Constellium signe le plus gros contrat de son histoire dans l'aéronautique

Par Michel Cabirol  |   |  582  mots
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Le fabricant de produits en aluminium Constellium (ex-Rio Tinto) a signé un contrat avec Airbus d'un montant de deux milliards de dollars. Avec sa nouvelle technologie Airware, il est déjà à bord de l'avion de combat F-35 et du lanceur américain Falcon 9. Dassault Aviation s'y intéresse fortement pour son futur jet, le SMS.

C'est un véritable éléphant blanc - un méga-contrat - qu'a signé Constellium avec Airbus. C'est d'ailleurs le plus gros contrat dans le domaine de l?aéronautique signé par le fabricant de produits d?aluminium et il fait partie du "Top 3" de tout le groupe, selon le président de la division aéronautique, Christophe Villemin. Constellium va fournir à Airbus "des produits laminés destinés aux aérostructures, et tout particulièrement, des panneaux de voilures, des panneaux de fuselage et des tôles fortes rectangulaires et pré-usinées" pour un montant de deux milliards de dollars sur une durée de temps tenue secrète mais inférieure à dix ans, selon le communiqué publié jeudi. Notamment pour accompagner "l'évolution des avions de la famille A320, grâce à des solutions avancées pour les panneaux de voilure".

Constellium ajoute que "ce nouveau contrat s'inscrit dans la continuité de l'accord de partenariat signé entre Airbus et Constellium en 2010 concernant la technologie Airware pour l'A350 XWB", futur long-courrier de l'avionneur. Mais les produits fournis dans le cadre de ce contrat ne font pas appel à cette dernière technologie, des alliages complémentaires à basse densité (aluminium-lithium) lancé il y a deux ans au salon aéronautique de Farnborough et qui permettra un gain de poids de 25 % pour certaines pièces. Elle n'a pour le moment pas d'équivalent à ce stade de développement chez les concurrents de Constellium, y compris notamment chez Alcoa.

Airware déjà à bord du F-35 et du lanceur spatial Falcon 9

"Nous sommes également impatients d'explorer davantage, au travers de cette collaboration, tout le potentiel des technologies aluminium destinées aux futurs programmes aéronautiques", a précisé dans un communiqué Christophe Villemin. Constellium mise beaucoup sur son nouvel alliage léger, qui intéresse à nouveau les constructeurs jusqu'ici obsédés par le composite. "Nous avons stoppé la tendance du tout composite, précise-t-il à "latribune.fr". Nous sommes en outre capables de faire du surmesure beaucoup plus qu'auparavant selon les modèles d'avions".

Le fabricant de produit aluminium a déjà signé un contrat de dix ans pour fournir à Airbus la technologie Airware pour l'A350 et à Bombardier pour le nouveau programme CSeries. La technologie Airware est également à bord du nouveau lanceur privé Falcon 9, développé avec l'aide de la Nasa par la société américaine SpaceX, dirigée par le milliardaire Elon Musk, qui a fait fortune dans l'internet, a révélé à "latribune.fr" Christophe Villemin. Airware est également présent dans l?avion de combat américain F-35.

Dassault Aviation intéressé

Dassault Aviation, toujours très à la pointe de la technologie, est également très intéressé par Airware développé par l'un de ses gros fournisseurs en métal. Et pourquoi pas à bord du prochain avion d'affaires milieu de gamme de Dassault Aviation, le Super Mid-Size (SMS), dont le premier vol est prévu en 2014 ? En revanche, Airware n'embarquera pas sur la nouvelle version du Boeing 737 Max, qui fera appel tout comme l'Airbus A320 Neo à des alliages d'aluminium conventionnel. "Il ont été designé bien avant l'arrivée d'Airware", rappelle Christophe Villemin.

Enfin, Constellium discute avec les constructeurs russes et chinois pour intégrer Airware pour leurs futurs programmes. D'autant que Constellium devient très, très attractif : il a déjà dans ses cartons deux nouvelles versions plus performantes d'Airware, notamment en terme de résistance contre la corrosion, qui "va au delà de toutes nos attentes", selon Christophe Villemin.