Boeing, la crise s'aggrave : les livraisons des 787 aux compagnies aériennes sont stoppées

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  501  mots
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Deux jours après l'immobilisation de tous les B787 dans le monde en raison d'un problème constaté sur les batteries électriques, Boeing a décidé vendredi soir de suspendre les livraisons des Dreamliners. Une décision qui va entraîner une perte de chiffre d'affaires.

Cela n'aura pas traîné. Dans la foulée de l'interdiction de vols qui frappe son avion vedette, Boeing a décidé vendredi de suspendre jusqu'à nouvel ordre les livraisons de son 787 "Dreamliner", alors même que le groupe américain prévoyait de doubler ses cadences en 2013 en portant la production à 10 appareils d'ici à la fin de l'année. La mesure va entraîner une perte de chiffre d'affaires dans la mesure où les compagnies paient l'essentiel du prix d'un avion au moment où elles en reçoivent les clés. Pour rappel, un 787 vaut entre 206,8 et 243,6 millions de dollars au prix catalogue. Une décision qui risque d'entraîner des pertes très importantes pour l'avionneur (lire ici l'article ; Boeing 787 : le scénario catastrophe qui pourrait coûter des milliards de dollars à Boeing).

Les avions ne voleront pas tant que nous serons pas certains à 1.000% qu'il sont sûrs
"Nous ne livrerons pas de 787 jusqu'à ce que la FAA (autorité fédérale américaine de l'aviation, ndlr) approuve un moyen" de rétablir l'autorisation de vol des appareils "et que la solution approuvée ait été appliquée", a indiqué vendredi un porte-parole du groupe. Néanmoins, "la production du 787 continue". "Ces avions ne voleront pas tant que nous ne serons pas certains à 1.000% qu'ils sont sûrs", a déclaré le ministre américain des Transports, Ray LaHood, sur la chaîne NBC. "Les voyageurs aériens attendent de nous que nous fassions bien les choses. Cela va prendre un petit peu de temps", a-t-il ajouté.

Boeing a confiance dans la sécurité du B787
Le 787 a été victime d'une série d'avaries, dont la dernière a vu un avion de la compagnie aérienne japonaise ANA atterrir en urgence mercredi au Japon après la détection à bord de fumée et d'une forte odeur provenant d'une batterie lithium-ion située dans le compartiment électrique. "Rien n'est plus important pour nous que la sécurité des passagers, des pilotes et des équipages", a indiqué le PDG de Boeing, Jim McNerney. "Nous comprenons aussi l'importance de maintenir la confiance des clients et des voyageurs dans la sécurité du système mondial de transport aérien et dans les produits Boeing".
"Nous avons la plus haute confiance dans la sécurité du 787", a-t-il ajouté. "Nous travaillons 24 heures sur 24 pour aider la FAA, nos clients et les autres parties dans cette enquête et voulons mettre toutes les ressources de Boeing à leur disposition pour trouver des réponses aussi rapides que possible".

A lire ce week-end : la saga du B787 en sept chapitres.

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