Les armées recrutent de moins en moins

Par Michel Cabirol  |   |  463  mots
Le volume de recrutement des armées est en baisse de 21,8 % entre 2008 et 2012. En revanche, la sélectivité des candidats a tendance à augmenter.

Les armées recrutent moins. Beaucoup moins même pour certaines comme l'armée de terre. Ce qui est logique au vu des politiques de départ initiées par le ministère de la Défense (77.500 départs prévus sur douze ans entre 2008 et 2019). Depuis 2001, l'armée de terre a par exemple perdu 43 % de ses effectifs, a rappelé le nouveau chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers. "Globalement, le volume de recrutement annuel est en baisse", a récemment constaté le président du Haut comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM), Michel Pinault. Soit un très net recul de 21,9 % entre 2008 et 2012. Les baisses les plus marquées concernent l'armée de terre mais aussi la gendarmerie, respectivement en recul de 33 % et de 21 % entre 2010 et 2012.

En revanche, si le volume de recrutement a fortement baissé, "la décroissance du nombre de postes offerts a, dans certains cas, eu pour effet d'améliorer un peu le taux de sélection au recrutement, gage de qualité", a-t-il souligné. Ainsi, le taux de sélection des sous-officiers (hors gendarmerie) était de 3 candidats pour 1 poste en 2008 et de 4,5 en 2012. Celui des officiers sous contrat s'est établi en 2012 à 9,2 candidats pour un poste (contre cinq en 2008). Le taux de sélection des officiers sorti des grandes écoles reste "stable et satisfaisant", a jugé Michel Pinault. Il est passé de 15,2 candidats pour 1 poste en 2008 à 15,3 en 2012.

Peu de candidats pour devenir militaires du rang

L'armée a beaucoup de mal à attirer des candidats pour endosser le treillis. "La sélectivité des militaires du rang s'est un peu améliorée mais reste faible", a constaté Michel Pinault. Elle est passée de 1,7 candidat pour 1 poste à 2 en 2010 puis 2,3 en 2012. En revanche, la sélectivité des sous-officiers de gendarmerie a baissé. En 2008 il y avait 8,4 candidats pour 1 poste contre 6,9 en 2012.

Le président du HCECM estime que la sélectivité du recrutement des agents civils de l'Etat est "généralement bien meilleure que celle des militaires". Et de rappeler que le dernier taux de sélection connus (2011) pour le recrutement externes de fonctionnaires civils de catégorie C est "supérieur à 24 candidats pour 1 poste".

Pourquoi le métier des armes n'attire plus

Selon Michel Pinault, "la fonction publique civile attire plus que les métiers des armes car elle offre la perspective d'une carrière complète". Y compris aujourd'hui. En dépit de la mauvaise situation du marché de l'emploi, "la taille des viviers au sein desquels les militaires sont recrutés reste globalement stable". "L'attractivité des emplois militaires doit être renforcée et la journée Défense Citoyenneté doit mieux y concourir. Avec la réforme de la carte militaire, on a créé de véritables déserts militaires".