Défense : la France revient sur l'atoll de Mururoa

Par Michel Cabirol  |   |  450  mots
La future base-vie de Mururoa devra être à 100 % recyclée
Selon nos informations, Sodexo Défense Services et son partenaire LogisticSolutions, une TPE bretonne, ont signé un contrat d'environ 30 millions d'euros avec l'économat des armées. Ils seront chargés de construire, gérer et démonter une base-vie capable d'accueillir 250 personnes sur Mururoa dans le cadre de la mission Telsite.

Top départ pour le projet Telsite à Mururoa, un programme de modernisation du système de surveillance radiologique et géomécanique de l'atoll. Selon nos informations, les travaux pour la construction d'une base de vie, qui accueillera 250 personnes environ sur l'atoll de Mururoa, ont été confiés à Sodexo Défense Services et son partenaire LogisticSolutions, une TPE bretonne, qui ont tout récemment signé un contrat d'environ 30 millions d'euros avec l'économat des armées (EdA). Ces deux sociétés françaises sont spécialisées dans la construction de camp et la gestion de bases-vies. Les premiers coups de pioche sont attendus le 1er mai 2015.

Sodexo Défense Services (SDS) et LogisticSolutions, spécialiste de la conception, la construction et l'installation d'infrastructures modulaires autonomes, devront construire et maintenir une base-vie à Mururoa capable d'héberger environ 250 personnels civils et militaires, qui interviendront dans le cadre de la mission Telsite. Maître d'oeuvre du projet, Sodexo, qui sera chargé de gérer au quotidien la base-vie (hébergement, restauration, approvisionnement, animations et loisirs, maintenance et nettoyage), devra notamment servir sur la durée de la mission plus de 400.000 repas, souligne-t-on au ministère.

Une aubaine pour l'économie polynésienne

Pour gagner le contrat, SDS a dû notamment s'engager à employer en majorité des Polynésiens pour la construction et la gestion de la base-vie, voire à les former. En outre, toutes les sociétés spécialisées dans l'hygiène (plus de 200 tonnes de linges lavés) et dans le fret maritime et aérien devront être polynésiennes. Enfin, le groupe tricolore devra aussi se fournir en approvisionnements en Polynésie. Sur toute la durée de la mission, la base-vie pourrait générer entre 7 et 10 millions d'euros d'activités pour le tissu économique local, précise-t-on à La Tribune.

Pour gérer ce flux entre Papeete et Mururoa, SDS va créer Sodexo Défense Polynésie, qui aura pour mission de recruter les personnels au niveau local et s'occupera des achats pour le ravitaillement de la base-vie.

Recyclage total des déchets et des installations

Enfin ce projet à Mururoa, symbole de la dissuasion nucléaire française, se veut exemplaire sur le plan environnemental. Ainsi, SDS sera en charge du respect de l'objectif, zéro empreinte sur Mururoa, qui passe par une exploitation 100 % écologique de la base-vie jusqu'à son démontage. Ainsi, le groupe devra recycler l'ensemble des déchets de la base de Mururoa. Une opération qui sera également confiée aux entreprises polynésiennes.

Au final, l'objectif est de ne laisser "aucune empreinte en termes d'infrastructure, de déchets ou de polluants potentiels sur l'atoll", explique-t-on. Soit un recyclage total des déchets.