Airbus Space Systems finit l'année en apothéose

Par Michel Cabirol  |   |  763  mots
Les deux satellites Inmarsat-6 seront basés sur la plate-forme Eurostar, dans sa version à propulsion électrique
Après s'être vu notifier mardi par la direction générale de l'armement le contrat COMSAT NG, la filiale spatiale d'Airbus Group a remporté une nouvelle commande pour la construction de deux satellites de communications mobiles auprès de l'opérateur Inmarsat.

Fin d'année en apothéose pour Airbus Space Systems. Après s'être vu notifier mardi par la direction générale de l'armement (DGA) le contrat COMSAT NG, la filiale spatiale d'Airbus Group a remporté une nouvelle commande pour la construction de deux satellites de communications mobiles auprès d'Inmarsat, le principal fournisseur mondial de services de communications mobiles par satellite. Le montant s'élève à 600 millions de dollars. Cette nouvelle commande conclut une année 2015 très riche en annonces commerciales pour Airbus Space Systems.

Tout comme pour l'un des deux satellites de télécoms militaires COMSAT NG confié à Airbus Space Systems, les deux satellites Inmarsat-6 seront basés sur la plate-forme Eurostar, dans sa version à propulsion électrique E3000e, "qui fait déjà la course en tête sur le marché commercial mondial", selon le communiqué publié mercredi par la filiale spatiale d'Airbus Group. "Ce nouveau contrat renforce la position de leader mondial d'Airbus DS sur le segment des satellites électriques, avec déjà six satellites de télécommunication haute puissance tout électrique en commande", a précisé jeudi  matin la division Défense et Espace d'Airbus Group dans un communiqué.

"La réduction de masse qu'offre cette technologie permettra d'embarquer une charge utile numérique de nouvelle génération d'une taille exceptionnelle, pour une mission double", a souligné Airbus Space Systems.

Connexion internet

Ces deux satellites vont permettre d'étendre les services Inmarsat, aussi bien en bande L (radio numérique) qu'en bande Ka (connexion internet à haut débit pour les zones mal desservies) pour Global Xpress, le système de communication par satellite d'Inmarsat. Le lancement du premier satellite (I-6 F1) est prévu en 2020 et son système de propulsion électrique lui permettra de gagner l'orbite géostationnaire en quatre à six mois, selon le type de lanceur utilisé. Il est conçu pour une durée de vie nominale en orbite de plus de 15 ans.

"Nous sommes ravis d'avoir été sélectionnés par Inmarsat pour la réalisation de ses nouveaux satellites ultra sophistiqués, s'est félicité le directeur de la branche espace d'Airbus DS, François Auque. Pour notre charge utile numérique de nouvelle génération, cette mission représente une avancée considérable en termes de capacités et de performances". "La constellation Inmarsat-6 confirme notre engagement à fournir des services avancés en bande L au cours des prochaines décennies", a déclaré de son côté le PDG d'Inmarsat, Rupert Pearce.

Une très bonne année commerciale en 2015 pour Airbus

Après avoir remporté 14 satellites en 2014, Airbus Space Systems a remporté au moins 11 satellites cette année, dont quatre de télécoms civils (SES-14, Quantum d'Eutelsat et deux Inmarsat-6). Dans le domaine militaire, la filiale spatiale a remporté un satellite du programme COMSAT NG et trois satellites d'écoute électromagnétique CERES (Capacité de renseignement électromagnétique d'origine Spatiale). Dans le domaine de l'observation, Airbus Space Systems a signé un contrat avec l'Agence spatiale européenne (ESA) portant sur le développement et la construction des satellites Jason-CS/Sentinel-6A. Il va permettre de continuer à observer la topographie de la surface des océans.

Enfin, dans la domaine de la science, la filiale spatiale d'Airbus Group a remporté auprès du Centre national d'études spatiales (CNES) le contrat de réalisation de la plate-forme et de l'intégration de Merlin (MEthane Remote sensing LIdar missioN). Ce satellite étudiera, dès 2020, la concentration du méthane (CH4), l'un des principaux gaz à effet de serre, dans l'atmosphère terrestre. Airbus Space Systems développera et fabriquera le satellite JUICE (JUpiter ICy moons Explorer), première mission européenne à destination de Jupiter. JUICE examinera le système jovien et ses lunes glacées en se concentrant particulièrement sur les trois planètes qui abritent, potentiellement, des océans (Europe, Ganymède et Callisto).

OneWeb, ça passe ou ça casse?

Et puis, il y a la fameuse constellation OneWeb, destinée à l'internet. Faut-il mettre cette opération voulue par le président d'Airbus Group Tom Enders contre son management au rayon des succès? A suivre car c'est un pari industriel... En tout cas, Airbus, qui a mis un paquet d'argent dans ce projet, a été bien sûr choisi par OneWeb Ltd pour la conception et la fabrication d'une flotte de plus de 900 microsatellites, pesant chacun moins de 150 kilos. La conception et la fabrication des 10 premiers satellites sera réalisée à Toulouse tandis que la production de série le sera aux États-Unis.