Armement : qui va s'offrir l'entreprise centenaire française Manurhin ?

Par Michel Cabirol  |   |  244  mots
Soutenu par les autorités des Emirats Arabes Unis, partenaire stratégique de la France au Moyen Orient, EDIC produit déjà des munitions, des armes légères et des blindés. (Crédits : Manurhin)
Pour la reprise de Manurhin, il ne resterait que quatre candidats, dont le groupe émirien EDIC.

Manurhin est sur le point de changer d'actionnaires. C'est en principe demain matin que les salariés du fabricant de machines de munitions "Made in France", placé sous le régime de la sauvegarde depuis juin 2017, vont connaitre leur repreneur, qui pourrait bien être EDIC. Le groupe émirien apparaît aujourd'hui comme le grandissime favori face aux trois autres candidats (le belge New Lachaussée, le groupe familial Odyssee Technologies et, enfin, le slovaque Delta Defence, qui détient 36% de Manurhin). Jusqu'ici candidate, la PME grenobloise ECM Technologies pourrait finalement ne pas déposer d'offre, faute d'un soutien de banques françaises.

Soutenu par les autorités des Emirats Arabes Unis, partenaire stratégique de la France au Moyen Orient, EDIC produit déjà des munitions, des armes légères et des blindés dans le cadre d'une politique de développement d'une industrie de défense émirienne sous la supervision de l'ancien PDG de Thales, Luc Vigneron. Manurhin restera à Mulhouse dans un premier temps. Mais pour combien de temps ? C'est la question à moyen terme qui se posera si la chambre commerciale du Tribunal de grande instance de Mulhouse décide de confier Manurhin à EDIC, qui a la capacité financière et industrielle pour relancer cette entreprise centenaire. Car le groupe émirien, soutenu par le puissant fonds Mubadala, n'aura aucun problème pour reprendre une centaine de salariés ainsi que tous les contrats gagnés par le fabricant de machines de munitions.