La dernière cartouche de Manurhin placé en redressement judiciaire

Manurhin a été placé en redressement judiciaire. Les candidats à la reprise ont jusqu'au 11 juillet pour déposer leurs offres, qui pourront être améliorées jusqu'au 27 juillet, en vue de la présenter à la prochaine audience fixée au 1er août,
Michel Cabirol
En redressement judiciaire, Manurhin cherche des repreneurs
En redressement judiciaire, Manurhin cherche des repreneurs (Crédits : Manurhin)

Au bord du précipice. Le fabricant de machines de cartouches Manurhin, qui emploie 160 salariés, a été placé en redressement judiciaire, a annoncé à La Tribune le président du directoire, Rémy Thannberger. Le régime de sauvegarde judiciaire, sous lequel l'entreprise était placée depuis un an, a été converti mercredi en un redressement judiciaire avec une période d'observation jusqu'au 7 décembre pour MR Equipement, la filiale opérationnelle, et jusqu'au 18 octobre pour le holding MNR Group, a précisé le patron de Manurhin la chambre commerciale du du tribunal de grande instance (TGI).

Le président du directoire de cette entreprise fondée en 1919 a estimé que cette décision est "un très grand gâchis industriel". Selon l'AFP, le redressement judiciaire était l'hypothèse prévue et "la plus souhaitable". Elle doit "donner le temps nécessaire" à Manurhin pour trouver un repreneur, qui sera "probablement" un industriel étranger actif dans l'armement. Le nom du groupe allemand Rheinmetall est évoqué. Ces derniers mois, Rémy Thannberger avait indiqué être à la recherche d'une "alliance européenne" pour la survie de l'entreprise. Les candidats à la reprise ont jusqu'au 11 juillet pour déposer leurs offres, qui pourront être améliorées jusqu'au 27 juillet, en vue de la présenter à la prochaine audience fixée au 1er août, a précisé Rémy Thannberger.

Une situation financière catastrophique

Le groupe a enregistré une perte nette de 16,7 millions d'euros en 2017, un montant supérieur à son chiffre d'affaires, qui a chuté à 12,1 millions d'euros l'an dernier contre 31 millions d'euros en 2016 et 60 millions en 2015. Par conséquent, ses capitaux propres sont négatifs à hauteur de 23,3 millions d'euros à fin 2017, selon ses comptes. Cette situation contraste avec un important carnet de commandes, situé à 85 millions d'euros à fin 2017, selon le rapport annuel du groupe. La direction de Manurhin l'explique par son impossibilité d'obtenir des prêts et par l'attitude de blocage de son actionnaire de référence le slovaque Delta Defence, détenteur de 34%.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 14/06/2018 à 10:50
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