Avions de combat au Canada : Dassault Aviation renonce

Par Michel Cabirol  |   |  504  mots
Le Rafale nez concourra pas au Canada (Crédits : Dassault Aviation)
Dassault Aviation, qui proposait le Rafale, s'est retiré de l'appel d'offres visant à fournir 88 nouveaux avions de combat au Canada.

Dassault Aviation, qui proposait le Rafale, s'est retiré de l'appel d'offres visant à fournir 88 nouveaux avions de combat au Canada, a annoncé jeudi la direction générale de l'armement (DGA), qui a eu mercredi un échange avec son homologue canadienne. "Je suis en mesure de confirmer" le retrait de Dassault Aviation, a déclaré le directeur du développement international de la DGA, Thierry Carlier, qui répondait à une question lors d'une conférence de presse. "On a considéré qu'au bout de cette phase d'échanges un certain nombre de conditions n'étaient pas remplies pour que ça présente un intérêt", a-t-il précisé.

"Il faut savoir qu'une compétition dans les avions de comme dans d'autres domaines se déroule en plusieurs phases, a expliqué Thierry Carlier. Il a toujours été clair avec nos amis canadiens qu'au stade du "Request for information", qui est une phase d'échanges d'informations préliminaires sur les conditions dans lesquelles allaient se dérouler cette compétition, on n'était pas certain qu'on participerait avec le Rafale. C'est ce qui s'est passé. On leur avait dit dès le départ. On a considéré qu'à l'issue de cette période d'échanges un certain nombre de conditions n'était pas rempli pour que cela présente un intérêt. C'est tout à fait clair vis-à-vis de nos partenaires canadiens, qui ont apprécié l'échange que l'on a eu dans ce cadre-là. Cela n'obère absolument pas les possibilités de coopérations que l'on peut avoir dans d'autres domaines".

Quelles sont les conditions qui n'était pas remplies ? Selon Thierry Carlier, la France n'appartient pas à l'alliance des "Five eyes" (les "Cinq yeux"), formée entre les services de renseignement des Etats-Unis, de l'Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni, ce qui aurait compliqué les opérations avec les forces américaines.

Quatre concurrents pour un contrat estimé entre 10 et 13 milliards d'euros

La décision de Dassault Aviation laisse quatre groupes industriels en lice pour ce contrat évalué, selon des responsables canadiens, entre 15 milliards et 19 milliards de dollars canadiens (10 milliards et 13 milliards d'euros). Le groupe suédois Saab AB, l'un des quatre candidats restants, est confronté au même défi que Dassault Aviation avec son avion de combat Gripen. La Grande-Bretagne, membre du groupe des "Five eyes", appuie le consortium Eurofighter auquel participe Airbus.

Le dossier de renouvellement de la flotte d'avions de combat canadiens arrive bientôt dans sa phase cruciale. Le Canada doit lancer au printemps 2019 un appel d'offres (RFP) pour l'acquisition de 88 avions de combat. Après le forfait de Dassault Aviation, il sera en principe adressé à quatre constructeurs de trois pays sélectionnés par Ottawa en février dernier : Boeing ainsi que Lockheed Martin associé à Pratt and Whitney (Etats-Unis), Airbus Defense and Space (Grande-Bretagne) et Saab AB (Suède). Le vainqueur de la compétition, qui devra livrer le premier appareil en 2025 et les derniers en 2031, sera désigné fin 2021, début 2022.