Covid-19 : Emmanuel Macron confie aux armées l'opération Résilience

Par Michel Cabirol  |   |  698  mots
Lancée par Emmanuel Macron, l'opération Résilience confiée au ministère des Armées, sera entièrement consacrée à l'aide et au soutien aux populations.

Article réactualisé le 26 mars à 11h30

L'armée au plus près des Français pour les aider à passer au mieux la crise sanitaire : c'est l'opération Résilience lancée mercredi soir par Emmanuel Macron. Déjà pleinement mobilisé, le ministère des Armées a effectué ces derniers jours, plusieurs évacuations médicalisées par voies aérienne et maritime, ainsi que le déploiement d'un hôpital de campagne (Elément militaire de réanimation), qui doit soulager l'hôpital de Mulhouse très durement éprouvé.

L'opération Résilience, qui se rajoute à celle de Sentinelle, "sera entièrement consacrée à l'aide et au soutien aux populations, ainsi qu'à l'appui aux services publics pour faire face à l'épidémie, en métropole et en Outre-mer", a expliqué Emmanuel Macron.

L'utilisation de la marine optimisée

La marine nationale va être employée à meilleur escient après l'aller-retour surprenant du porte-hélicoptère amphibie (PHA) Tonnerre entre Toulon et la Corse pour évacuer 12 patients. Dans le cadre de l'opération Résilience, le président de la République a annoncé le déploiement immédiat du porte-hélicoptères amphibie Mistral dans le sud de l'océan Indien (La Réunion et Mayotte) - cela tombe bien, il est déjà sur place - et le déploiement à partir de début avril du porte-hélicoptères Dixmude, actuellement en Méditerranée, dans la zone Antilles-Guyane en soutien aux territoires d'outre-mer, eux aussi touchés par l'épidémie.

Les PHA disposent d'un hôpital embarqué permettant de faire face à une crise sanitaire de grande envergure (blocs opératoires, salle de traitement des grands brûlés...). Admis au service actif en décembre 2006, le Mistral et le Dixmude, admis au service actif en juillet 2012, disposent chacun pour remplir leur mission d'un hôpital de 69 lits (extension possible) et de deux blocs opératoires.

Aide et soutien aux Français

L'opération Résilience sera distincte de Sentinelle, qui continue de se concentrer sur sa mission de lutte contre le terrorisme. Cette opération sera centrée sur l'aide et le soutien aux populations ainsi que sur l'appui aux services publics pour "faire face à l'épidémie de Covid-19, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection, a expliqué le ministère des Armées dans un communiqué publié mercredi. Les armées s'engageront dans l'ensemble des secteurs où elles pourront apporter un soutien à la continuité de l'Etat".

Ces missions seront adaptées aux contextes locaux et seront le fruit d'un dialogue avec les autorités de l'Etat sur place, dans le respect des règles d'emploi des armées sur le territoire national et en mobilisant les ressources disponibles. "La résilience, c'est la capacité à surmonter les chocs et à les dépasser", a expliqué jeudi matin sur RTL la ministre des Armées Florence Parly.

"Les armées n'ont pas vocation à dresser des contraventions en cas de non-respect du confinement", a-t-elle expliqué sur RTL. "Le maintien de l'ordre ne fait pas partie des missions des militaires. Le maintien de l'ordre, c'est vraiment le cœur de métier des forces de sécurité intérieure que sont les policiers, et les gendarmes. Donc il n'est pas question de changer quoi que ce soit à ces règles".

Diminution des effectifs de l'opération Chammal

En coordination avec le gouvernement irakien, la Coalition a décidé d'ajuster son dispositif en Irak et de suspendre provisoirement ses activités de formation des forces de sécurité irakiennes, compte-tenu notamment de la crise sanitaire, a expliqué mercredi soir le ministère des Armées dans un communiqué distinct de l'opération Résilience. Prenant acte de cette décision, la France a décidé de rapatrier jusqu'à nouvel ordre le personnel de l'opération Chammal déployé en Irak dans ce cadre. Ce rapatriement commencera le 26 mars 2020 et concernera la centaine de soldats engagée dans le pilier « formation » auprès de l'armée irakienne, ainsi que les éléments de soutien national stationnés au sein de l'état-major de l'Opération Inherent Resolve (OIR) à Bagdad.