Crise des lanceurs européens : l’ESA reporte à nouveau le vol inaugural de la fusée Ariane 6, en 2024

Par latribune.fr  |   |  544  mots
Le premier vol d'Ariane 6, la remplaçante de la fusée Ariane 5, devrait avoir lieu en 2024. (Crédits : BENOIT TESSIER)
L’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé le report du lancement de la fusée remplaçante d’Ariane 5 pour 2024. Ariane 6 devait initialement voler dès 2020 avant d’être reporté une première fois en 2023… Et maintenant une deuxième fois. Des retards qui ne sont pas sans conséquences pour l’Europe. Suite aux déboires du lanceur Vega-C, l’Europe n’a plus de fusée disponible pour le moment.

Nouveau rebondissement dans la crise des lanceurs européens. Le vol inaugural de la fusée Ariane 6, qui était envisagé pour la fin 2023, est officiellement repoussé à 2024, plusieurs essais au sol restant à effectuer, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA).

Les organismes et entreprises responsables du programme, l'ESA, Arianegroup, Arianespace et l'agence spatiale française CNES « confirment que le lancement inaugural est maintenant prévu pour 2024 », a affirmé mardi 8 août le directeur général de l'ESA, Joseph Aschbacher, sur Twitter, rebaptisé X.

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Un court allumage du moteur Vulcain 2.1 de l'étage principal de la fusée, initialement prévu le 18 juillet a été reprogrammé pour le 29 août. Un autre allumage de ce moteur, toujours au sol, de 500 secondes correspondant à sa durée d'utilisation en vol est ensuite prévu le 26 septembre, a détaillé Joseph Aschbacher. Parallèlement, un troisième test de mise à feu du moteur réallumable Vinci de l'étage supérieur de la fusée - principale innovation du futur lanceur - est prévu à Lampoldshausen (Allemagne) le 1er septembre.

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L'ESA, maître d'œuvre des lanceurs européens, sera en mesure de préciser la fenêtre de lancement pour 2024 à l'issue du test du 26 septembre, selon son directeur général.

L'Europe en pleine crise spatiale

Initialement prévu pour 2020, le premier vol d'Ariane 6, conçue pour affronter la concurrence de l'Américain Space X, avait déjà dû être reporté en raison de la pandémie de Covid-19 et de certaines difficultés de mise au point. Mais le président du CNES Philippe Baptiste, s'était ensuite montré optimiste quant à la tenue du calendrier de l'ESA. « Je trouve qu'on est en ce moment sur une bonne dynamique sur le programme Ariane 6. (...) Je suis plutôt confiant », avait-il assuré en mai, à l'occasion du Space Forum, organisé par La Tribune.

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Finalement, l'ESA a discrètement reporté d'une année le lancement de sa nouvelle fusée, ce qui n'est pas sans conséquence. Elle prolonge ainsi la crise des lanceurs dans laquelle l'Europe est plongée avec la fin d'Ariane 5 et les difficultés de la nouvelle fusée italienne Vega-C. Pour rappel, le programme de ce nouveau lanceur est destiné à succéder à Ariane 5. Cette fusée a effectué son dernier vol en juillet. Ariane 6 doit aussi remplir les missions auparavant effectuées par la fusée russe Soyouz qui exerçait depuis 2014 jusqu'à ce que l'Europe décide de mettre fin à sa collaboration avec la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine.

Un tir de la fusée italienne Vega est normalement prévu pour septembre, dans le but de laisser sa place à sa nouvelle version Vega-C. Problème, Vega-C est interdite de vol depuis l'échec de son premier lancement commercial en décembre. En outre, une nouvelle anomalie a été détectée fin juin lors d'un essai de mise à feu statique de son moteur, laissant planer le doute sur son retour en vol prévu en fin d'année. En attendant, l'Europe est clouée au sol.

(Avec AFP)