Défense : la France lance un fonds pour protéger ses pépites technologiques

Par Michel Cabirol  |   |  343  mots
Le fonds d'investissement du ministère des Armées et de Bpifrance, Definvest, a pour vocation de "prendre des participations au capital des pépites technologiques du secteur de la Défense, aux côtés d'investisseurs financiers et industriels".
Definvest doit servir à protéger des start-up et PME prometteuses face à des groupes étrangers prêts à rafler les technologies françaises. Il permettra à ces entreprises de se développer en autonomie grâce à l'augmentation de leurs fonds propres.

Ce n'est pas le Pérou mais c'est mieux que rien. Le ministère des Armées et Bpifrance ont lancé un fonds d'investissement doté initialement de 50 millions d'euros, baptisé Definvest, pour soutenir des PME "stratégiques pour la défense", selon un communiqué commun publié jeudi. Definvest a pour vocation de "prendre des participations au capital des pépites technologiques du secteur de la Défense, aux côtés d'investisseurs financiers et industriels", ont précisé les deux partenaires. Ce qui "permettra à ces entreprises de se développer en autonomie grâce à l'augmentation de leurs fonds propres". Car l'enjeu du financement reste crucial pour ces PME.

Le ministère des Armées dispose également d'un dispositif de soutien à l'innovation duale baptisé RAPID, qui distribue 50 millions d'euros pan an depuis 2015 aux PME et ETI duales de moins de 2.000 personnes. D'une façon générale, les PME représentent entre 10 % et 15 % des achats du ministère des Armées. Soit entre 6 % et 8 % des contrats d'armement et 40 % hors armement (achats courants).

Défense des intérêts stratégiques

Pourquoi un tel fonds? "La souveraineté de notre système de défense repose sur une industrie forte et compétitive", ont expliqué le ministère des Armées et Bpifrance. En clair et bien que faiblement doté, ce fonds, qui était une promesse de l'ancien ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, doit servir à protéger des start-up et PME prometteuses face à des groupes étrangers prêts à rafler les technologies françaises. "De nombreuses start-ups et PME françaises innovantes ont le potentiel pour développer des technologies de rupture très prometteuses en termes d'applications militaires", a confirmé le ministère des Armées.

Le fonds bénéficiera des expertises complémentaires de Bpifrance et de la direction générale de l'armement (DGA). La sélection des entreprises candidates a déjà commencé en vue des premiers investissements. L'industrie de défense française comprend une dizaine de grands groupes et 4.000 petites et moyennes entreprises, et emploie quelque 200.000 personnes.