Et Bruxelles créa l'Europe de l'espace

Par Michel Cabirol  |   |  401  mots
Le système de navigation par satellites Galileo est l'un des programmes les plus emblématiques de l'Europe
C'est ce mercredi que l'Europe dévoile sa stratégie spatiale qu'elle va mettre en oeuvre à partir de 2017.

L'Europe spatiale existe déjà avec les programmes emblématiques tels que Galileo et EGNOS dans le domaine de la navigation par satellites,et Copernicus dans l'observation de la Terre. Mais elle ne veut plus être qu'un carnet de chèques. Elle veut être beaucoup plus. En coopération avec l'Agence spatiale européenne (ESA), elle veut prendre le leadership d'une vision spatiale européenne. C'est d'ailleurs pour cela que la commission européenne, qui va dépenser plus de 12 milliards d'euros dans l'espace entre 2014 et 2020, dévoile ce mercredi sa stratégie spatiale développée en quatre axes et qu'elle va mettre en oeuvre à partir de 2017.

Avec l'espace, l'Europe s'est notamment découvert une ambition. Alors qu'elle refuse obstinément de lancer l'Europe de la défense, la commission européenne a aujourd'hui la conviction qu'à travers la dimension stratégique d'une politique spatiale, elle peut rivaliser avec les Etats-Unis, la Chine et la Russie. En tant qu'acteur mondial, l'Europe revendique  sa place à la table des grandes nations spatiales. Car elle estime qu'aucun Etat membre ne peut le faire à sa place. Ainsi, elle souhaite goûter au parfum de la souveraineté et de l'autonomie de décision en assumant très clairement l'accès à l'espace (lanceur). C'est le premier axe sa vision stratégique.

Eviter les dépendances

De façon plus pragmatique, la commission souhaite encourager l'utilisation des applications issues du spatial au travers des PME et des start-up européennes. Ce qui, estime-t-elle, devrait favoriser l'emploi, et pourquoi pas, la croissance économique. Pour ce faire, la commission s'engage à pérenniser les systèmes spatiaux comme Galileo, EGNOS et Copernicus en investissant dans la durée dans ces programmes spatiaux.

Le troisième axe stratégique de la politique spatiale européenne repose sur la volonté de la commission de préserver une industrie européenne, voire un base industrielle et technologique dans le domaine de l'espace à l'échelle européenne, notamment dans les composants spatiaux critiques. Avec l'objectif de rester ou de devenir indépendant sur le plan technologique des autres puissances spatiales. La Commission va donc renforcer son soutien aux PME et aux start-up.

Enfin, la commission, en coopération avec l'ESA et les États membres, veillera à entretenir un accès autonome, fiable et rentable à l' espace. Tout comme elle garantira l'accès au fréquence radio, nécessaires pour faire fonctionner les systèmes spatiaux.