La Chine ne ferme pas la porte à l'Airbus A380

Par Michel Cabirol  |   |  482  mots
Selon Airbus, la Chine aura besoin de 60 A380 à moyen terme
Selon Bercy, la Chine garde la porte ouverte pour un éventuel achat de très gros poteurs A380 par les compagnies aériennes chinoises.

Selon Bercy, la Chine garde la porte ouverte pour un éventuel achat de très gros poteurs A380 par les compagnies aériennes chinoises. Ce dossier traîne pourtant en longueur depuis des années. Depuis son lancement il y a 18 ans, seuls cinq exemplaires ont été commandés par Pékin. Pour autant, la déclaration conjointe de Paris et Pékin à l'issue du 6ème Dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois confirme que "la Chine et la France souhaitent continuer à renforcer leur bonne coopération dans le domaine aéronautique". Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire recevait à Bercy lors d'une matinée de discussions, le vice-Premier ministre chinois, Hu Chunhua.

Pékin veut plus de sous-traitance en Chine de la part d'Airbus

Plus précisément, Paris et Pékin invitent Airbus et ses partenaires chinois à discuter d'une nouvelle coopération sur A330, A350 et A380. En revanche, cette déclaration ne fait pas état d'une nouvelle commande d'appareils par la Chine. Selon Bercy, cette décision relève des deux chefs d'Etat. "La Chine et la France sont satisfaites de la perspective de nouveaux contrats signés à l'avenir", a néanmoins précisé la déclaration commune.

Selon la déclaration entre les deux pays, "la Chine, en phase avec les besoins de développement de son marché du transport aérien, souhaite continuer à acheter des avions Airbus sur la base de bénéfices mutuels et de négociations amicales avec la partie française".

Par ailleurs, la France et la Chine ont demandé à Airbus de renforcer ses efforts pour favoriser les fournisseurs chinois potentiels et en allouant davantage de nouveaux lots de travaux aux fournisseurs certifiés, de manière à atteindre un milliard de dollars objectif de la coopération industrielle en Chine d'ici à 2020.

Un besoin en Chine mais toujours pas de commandes

En visite en Chine en janvier 2018, le président de la République Emmanuel Macron avait déclaré la "France entendait également vendre des A350 et des A380 dans les semaines ou les mois à venir". Ce qui serait forcément une bonne nouvelle pour l'avenir de l'A380, menacé par l'absence de ventes depuis plusieurs années.

Selon une déclaration en septembre 2017 du patron d'Airbus en Chine, la Chine aura besoin de 60 A380 dans les 5 à 7 ans qui viennent. "Quand je regarde le marché, le flux de passagers liaison par liaison et le contexte économique, je suis totalement convaincu que la Chine aura besoin au minimum de 60 A380 dans les cinq à sept ans", avait-il expliqué lors d'un événement à Pékin. "Ce que je peux dire, c'est que si une compagnie aérienne commande des A380 en nombre, les autres suivront. J'attends un effet domino et je fais en sorte de produire cet effet domino", avait affirmé Eric Chen, tout en admettant qu'il ne serait pas aisé de séduire les acheteurs chinois.