Le Rafale "Make in India" sur la piste d'envol en Inde

Par Michel Cabirol  |   |  455  mots
Les discussions entre la France et l'Inde portent sur la vente d'au moins 36 Rafale dans le cadre d'une procédure de gré à gré.
Paris et New Delhi discutent d'un contrat de gré à gré portant sur la vente d'au moins 36 Rafale, qui seront fabriqués en Inde.

Alors que le premier Rafale va être livré ce mardi à l'armée de l'air indienne, l'avion de combat de Dassault Aviation est à nouveau sur la piste d'envol en Inde. Pour autant, la signature d'un contrat reste encore prématuré et lointaine (fin 2020, début 2021). Ce qui est nouveau en revanche, c'est la reprise des discussions entre la France et l'Inde d'une part, et celles entre New Delhi et Dassault Aviation pour la vente d'au moins 36 Rafale dans le cadre d'une procédure de gré à gré, selon plusieurs sources concordantes. Certains évoquent même une centaine d'appareils.

Quoi qu'il en soit, ces Rafale seraient cette fois-ci fabriqués en Inde dans le respect de la politique du "Make in India" lancée par le Premier ministre indien, Narendra Modi, à son arrivée au pouvoir en 2014. Les discussions entre la France et l'Inde sont intenses et régulières après une année 2018 où il ne s'est pratiquement rien passé ou presque en raison des élections indiennes, qui ont vu in fine la victoire facile de Narendra Modi, membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata party (BJP), et de la polémique violente lancée par le Parti du congrès sur le contrat Rafale (36 appareils) signé en septembre 2016 après un an et demi de négociations à la suite de l'annonce d'acheter l'avion de combat français en avril 2015 de Narendra Modi à Paris.

Une annonce début janvier ?

C'est la rencontre fin août entre Emmanuel Macron et Narendra Modi qui a notamment permis de booster les discussions sur une nouvelle acquisition du Rafale par l'armée de l'air indienne, qui souhaiterait au moins quatre escadrons (16-18 avions par escadron) supplémentaires de Rafale. L'objectif est une annonce officielle d'une commande à venir du Rafale par Narendra Modi lors de la visite d'Emmanuel Macron, invité en janvier prochain par le Premier ministre en Inde pour l'une des trois fêtes nationales indiennes, le jour de la République (Republic Day) qui se déroule le 26 janvier.

Une telle annonce permettrait de bien aligner l'administration indienne sur la volonté politique de New Delhi. Aux négociateurs ensuite de négocier puis de concrétiser un contrat. Cette opération de gré à gré nécessite toutefois une procédure d'acquisition en urgence opérationnelle, que la "drôle de guerre" avec le Pakistan pourrait légitimer. Ce qui permettrait d'éviter de passer par une très longue procédure d'appel d'offres, qui pourrait ne pas aboutir comme beaucoup d'autres en Inde. Or, l'armée de l'air indienne a un véritable besoin opérationnel. Et le fait de prendre enfin le manche du Rafale pourrait lui donner encore plus de poids pour accélérer les discussions...