Naval Group : vers une belle année à l'export pour les corvettes Gowind

Par Michel Cabirol  |   |  553  mots
Les corvettes Gowind vont cartonner à l'export en 2018
Naval Group devrait signer en 2018 trois contrats à l'export pour la vente de corvettes et patrouilleurs de la classe Gowing : Argentine, Émirats Arabes Unis et Égypte.

Argentine, Émirats Arabes Unis et Égypte... Le nouveau directeur commercial international de Naval Group, François Dupont, est béni des Dieux. Car 2018 devrait être une très belle année en termes de commandes à l'export. En principe, François Dupont devrait profiter de trois prospects qui arrivent à maturité pour être signé et mis en vigueur cette année : quatre patrouilleurs (OPV 90) de la classe Gowind, dont un d'occasion L'Adroit à l'Argentine, deux corvettes Gowind (plus deux en option), construites en partenariat avec la société émiratie, Abu Dhabi Ship Building Company (ADSB) aux Émirats Arabes Unis (EAU) et, enfin, deux nouvelles corvettes Gowind de 2.400 tonnes à l'Égypte. Une bonne nouvelle pour le site de Lorient, qui va récupérer de la charge.

L'annonce de la vente de quatre navires de guerre à l'Argentine semble imminente. Le contrat est estimé à 300 millions d'euros. En Égypte, les négociations pour la vente des deux corvettes équipées du système de combat de Naval Group, le Setis, qui étaient en option, avancent bien entre Paris et Le Caire (autour de 500 millions). Enfin, les discussions aux EAU semblent compliquées tant le processus est long avec ADSB, qui est maître d'oeuvre, et sous la supervision d'EDIC (Emirates Defence Industries Company), qui rassemble l'ensemble de l'industrie de défense émirienne. Au dernier jour de sa visite présidentielle dans ce pays du Golfe en novembre, Emmanuel Macron avait annoncé ce projet de contrat, après une série d'entretiens avec le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. Toutefois, Naval Group a réussi à équiper ses corvettes du Setis, à la barbe de Thales, qui était pourtant le favori avec le Tacticos.

50% du chiffre d'affaires à l'export

Si tout marche comme prévu, ce sera un baptême du feu réussi à bord de Naval Group pour François Dupont, un vieux routier du commerce international qui a dédié 28 ans de sa carrière au marché de l'export, dont 18 ans chez Thales. Il a été responsable de la filiale du groupe électronique en Malaisie puis en Inde où il a participé à la vente des six Scorpène. Depuis 2011, il dirigeait le commerce France et export de la filiale sonar de Thales. Un bagage solide et pas inutile tant les objectifs de Naval Group sont ambitieux (trop?). Son PDG Hervé Guillou souhaite que les ventes à l'international représentent 50% du chiffre d'affaires du groupe naval d'ici à 2020, contre un tiers actuellement. A suivre...

François Dupont reporte au directeur général adjoint, en charge du développement, Alain Guillou, qui lui entre au comité exécutif. La direction du commerce international (DCI) est responsable des prises de commandes et de l'action commerciale jusqu'à la signature des contrats et de leurs avenants pour le commerce export de navires, services, armes sous-marines, systèmes et équipements navals du Groupe, a expliqué dans un communiqué Naval Group. Outre les prospects de bâtiment de surface à finaliser, François Dupont devra gérer les négociations avec le nouveau ministre de la Défense polonais dans le cadre de la vente de sous-marins Scorpène et devra séduire les Néerlandais, qui souhaitent renouveler leur flotte de sous-marins. Il devra également convaincre les Indiens de racheter trois nouveaux Scorpène. Bref du pain sur la planche pour cet amateur de rugby.