OneWeb confie à Arianespace et Virgin Galactic le lancement de sa constellation

Par Michel Cabirol  |   |  523  mots
Chaque lanceur Soyuz emportera de Baïkonour une grappe de 32 satellites de moins de 150 kg
La société de lancement européenne a été choisie pour déployer l'essentiel de la constellation de OneWeb. Arianespace signe le plus gros contrat de son histoire.

Jackpot pour Virgin Galactic, qui était jusqu'ici en très grande difficulté, et Arianespace. Les deux sociétés de services de lancement se partagent la mise en orbite de la constellation de micro-satellites de OneWeb destinée à fournir des liaisons internet à haut débit fiables à à la Terre entière à des prix abordables. Cette manne pouvait-elle échapper à Virgin Galactic, dont le fondateur sir Richard Branson n'est autre que le partenaire historique de Greg Wyler dans OneWeb, et à Arianespace, dont l'un de ses actionnaires majeurs, Airbus Group, vient de prendre un ticket dans le projet de cette constellation ? D'autant que SpaceX, le rival américain de la société de services de lancement européenne, travaille avec Google sur un projet de constellation de 4.000 satellites concurrent de celui de OneWeb.

Au total, Virgin Galactic a obtenu une commande pour 39 vols (plus une option pour 100) pour son lanceur aéroporté LauncherOne, aujourd'hui en phase d'essai et qui emportera de un à trois satellites. De son côté, Arianespace a signé un contrat pour 21 lancements pour Soyuz, assorti d'une option pour cinq Soyuz supplémentaires et trois Ariane 6, en vue de déployer l'essentiel de la constellation OneWeb (soit 672 des 900 satellites). Présidée par Stéphane Israël, la société européenne a signé le plus gros contrat de son histoire. Selon son PDG, l'ordre de grandeur du contrat est "supérieur à 1 milliard mais inférieur à 2 milliards" de dollars pour les 21 lancements fermes.

Arianespace de retour à Baïkonour

Le premier lancement d'Arianespace aura lieu fin 2017 du Centre spatial guyanais (CSG) sur un Soyouz STB/Fregat, qui emportera les dix premiers satellites de la constellation développés à Toulouse par Airbus Space Systems. Les vingt lancements suivants se succéderont jusqu'à la fin 2019, chaque lanceur emportant une grappe de 32 satellites de moins de 150 kg sur une orbite basse quasi-polaire à 500 km d'altitude. La constellation OneWeb devrait être déployée avant la fin de l'année 2019.

Pour mener à bien le déploiement dans les délais prévus, Arianespace utilisera les ensembles de lancement de Soyuz du Centre spatial guyanais (CSG), ceux de Baïkonour, ainsi que d'autres sites de lancement russes. Le lanceur russe peut aussi être tiré de Plesetsk, 800 km au nord de Moscou, qui a déjà accueilli dix lancements internationaux ces dernières années.

Pourquoi Soyuz?

Le choix de Soyouz pour déployer la constellation OneWeb selon le calendrier fixé s'est imposé pour "deux raisons essentielles, clefs pour le succès du projet", a expliqué Arianespace dans son communiqué publié jeudi : "la capacité unique de pouvoir atteindre une orbite quasi polaire depuis plusieurs sites de lancement différents en utilisant un lanceur identique" et "des chaînes de production industrielles éprouvées, compatibles avec des cadences élevées".

Enfin, les lancements Ariane 6 depuis le CSG prévus en option pourront débuter dès 2021. Ils permettront de maintenir la constellation OneWeb en condition opérationnelle et d'assurer la transition vers une nouvelle génération de satellites. OneWeb pourrait être un des "clients pilier d'Ariane 6", le futur lanceur européen qui doit remplacer l'actuelle Ariane 5 à l'horizon 2020, a estimé Stéphane Israël.