Rafale, Mistral : Jean-Yves Le Drian en Malaisie et en Inde

Par Michel Cabirol  |   |  765  mots
Et si le Rafale atterrissait en Malaisie et en Inde?
Le ministre de la Défense s'envole dimanche en Malaisie et au retour il s'arrêtera en Inde, selon plusieurs sources concordantes. Il pourrait participer à la cérémonie de signature du contrat des 36 Rafale à New Delhi.

Après les signatures des contrats Rafale au premier semestre en Egypte et au Qatar, le constructeur de l'avion de combat tricolore Dassault Aviation pourrait très vite avoir deux autres bonnes nouvelles en Malaisie et en Inde. Dans le cadre d'une visite du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à Kuala Lumpur, où il atterrira ce dimanche, l'armée de l'air malaisienne pourrait annoncer en privé au ministre sa préférence pour le Rafale dans le cadre d'un appel d'offre de 18 appareils.

En tout cas, la visite ne sera pas l'occasion d'une signature d'un contrat, sauf coup de théâtre. Car la Malaisie, qui est un pays très francophile en matière de vente d'armes, est actuellement secouée par une série de scandales. Le ministre de la Défense sera accompagné d'une délégation parlementaire de haut niveau, notamment Patricia Adam et Jean-Pierre Raffarin, respectivement président de la commission de la défense de l'Assemblée nationale et du Sénat, et Geneviève Fioraso, ancienne secrétaire d'Etat à la Recherche, qui vont voyager dans l'avion présidentiel de François Hollande.

Le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, celui de DCNS, Hervé Guillou, ainsi que celui de DCI, Jean-Michel Palagos, seront présents lors de ce voyage. Pascale Sourisse, directeur général de Thales en charge du développement international fera partie de la de la délégation tout comme le directeur général des affaires internationales et stratégiques du ministère de la Défense, Philippe Errera.

Mistral en Malaisie?

Ce qui est sûr, c'est que les aviateurs malaisiens ne jurent que par l'avion de combat français, selon plusieurs sources interrogées. Et cela tombe bien, Kuala Lumpur dispose d'un budget ad hoc, selon nos informations, et ont un vrai besoin opérationnel dans le cadre d'un renouvellement de sa flotte de combat, notamment de ses MiG 29, qui ont beaucoup déçu les Malaisiens par le manque de fiabilité de la maintenance. Les Français ont jusqu'ici effectué une très bonne négociation avec Kuala Lumpur, notamment pour les offset.

Le ministre devrait évoquer un autre sujet brûlant, selon des sources concordantes : la possible revente d'un Bâtiment de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, initialement destiné à la Russie, à la marine malaisienne, qui s'est déjà offert des corvettes Gowind et des sous-marins Scorpène fabriqués par DCNS. La Malaisie évoque déjà depuis une dizaine d'année l'achat d'un tel bâtiment pour sa marine. Enfin, DCNS pousse aussi la vente de deux sous-marins Scorpène supplémentaires à la Malaisie, qui en possède déjà deux. Les marins malaisien en sont d'ailleurs très satisfaits. Ce qui ne serait pas superflu compte tenu des tensions en Mer de Chine. D'une façon générale, la France souhaite une coopération bilatérale très poussée entre les deux pays dans le domaine naval.

Signature du Rafale en Inde?

A son retour de Malaisie, le ministre fera un crochet en Inde, où il pourrait assister à la signature du contrat des 36 Rafale, selon des sources concordantes, même si certains observateurs restent encore très prudents compte tenu de la légendaire inertie indienne. La délégation française sera de retour mardi soir prochain en France. En avril, la France et l'Inde ont conclu un accord visant à acheter au plus vite 36 Rafale. Cette annonce a été faite à l'Élysée par le Premier ministre indien, Narendra Modi, en présence du président de la République François Hollande. L'appel d'offre concernant la vente de 126 Rafale prévue dans le cadre du contrat MMRCA a été par ailleurs abandonné.

"J'ai demandé au président (François Hollande) la fourniture de 36 Rafale prêts à voler à l'Inde", avait annoncé en avril à l'Elysée Narendra Modi lors d'une conférence de presse commune avec le chef de l'Etat français. Le Premier ministre, qui s'exprimait en hindi, avait précisé que les termes et conditions du contrat n'étaient pas finalisés. "Nos fonctionnaires vont discuter de ces aspects plus en détail et poursuivre les négociations", a-t-il précisé, selon la traduction de son intervention.

L'Inde est également intéressée par le Mistral. Et ce d'autant que l'Inde et la Russie sont très proches. L'achat de deux BPC russifié pourrait être une très bonne porte de sortie pour Paris et Moscou... à condition que les Russes ne mettent pas des bâtons dans les roues des Français.