Si, si l'armée de Terre va faire voler quatre nouveaux drones en 2019

Par Michel Cabirol  |   |  923  mots
L'armée de terre disposera "à terme de 1.300 drones, allant du nano drone de quelques grammes au drone tactique", a expliqué le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser
L'armée de Terre aura mis d'ici à la fin de l'année, quatre nouveaux types de drones en opération : le drone tactique Patroller (Safran), les mini-drones NX70 (Novadem) et Spy Ranger (Thales) et, enfin, le nano-drone Black Hornet 3 (l'américain FLIR).

La guerre change de dimension, l'armée française doit se transformer. Alors que le célèbre "Flyboard Air" de Franky Zapata, qui intéresse fortement l'armée française, va ouvrir le défilé du 14 juillet, l'armée de Terre aura mis d'ici à la fin de l'année, quatre nouveaux types de drones en opération : le drone tactique Patroller (Safran), les mini-drones NX70 (Novadem) et Spy Ranger (Thales) et, enfin, le nano-drone Black Hornet 3 (l'américain FLIR). L'actuel chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, a fait valoir lors d'une audition début juin devant les députés de la commission de la défense que l'armée de terre disposera "à terme de 1.300 drones, allant du nano drone de quelques grammes au drone tactique dont les performances permettront d'appuyer l'engagement d'une unité au combat dans la durée et sur de fortes distances".

Le Patroller, la "rolls" de l'armée de Terre

Équipé d'une boule optronique gyrostabilisée dernier cri, le Patroller, la "rolls" de l'armée de Terre, va être mis en service d'ici à la fin de l'année. Il vise à répondre aux missions de renseignement au profit des unités tactiques en leur offrant une capacité de surveillance, d'acquisition, de reconnaissance et de renseignement (SA2R). Ce système d'observation est capable de détecter, d'identifier et de localiser, de jour comme de nuit, dans un champ atteignant presque 360°, tous les éléments observés sur une portée de 150 km (14 heures d'autonomie). "Il permet ainsi, presque immédiatement, de décrire une éventuelle unité ennemie, a confirmé le général Jean-Pierre Bosser. Voilà un progrès essentiel apporté par la troisième dimension à l'armée de terre".

Le NX70, l'ange-gardien des soldats

La Direction générale de l'armement (DGA) a passé fin 2018 une commande de 27 systèmes de micro-drones NX70 (plus de 50 vecteurs aériens) à la PME provençale  Novadem (environ 2 millions d'euros) en vue de doter les soldats en opération extérieure (OPEX) de capacités de détection plus performantes, mieux sécurisées et disponibles de jour comme de nuit. Les cinq premiers systèmes sont en cours de livraison. Les vingt-deux autres systèmes seront réceptionnés au cours de l'été. Une fois les opérateurs formés, ces systèmes seront livrés à l'Armée de terre, et seront déployés en opération dès cet automne. "Ils permettront de renforcer leur protection rapprochée et de garder l'ascendant sur l'adversaire, en satisfaisant les besoins immédiats en information de proximité", explique le ministère des Armées.

Le micro-drone NX70 dispose de caméras jour couleur et nuit (thermique) permettant une prise d'images haute définition, transmises de manière sécurisée sur un rayon d'action supérieur à trois kilomètres avec une autonomie de 40 minutes. Il pèse moins d'un kilo et dispose d'une capacité de résistance tout temps relativement conséquente (notamment vents, pluie, poussière, gamme de température étendue). "Le retour d'expérience de l'emploi de micro-drones grand public par les troupes françaises en OPEX a démontré l'intérêt opérationnel de ce type d'équipement, a expliqué la DGA. Il a également mis en évidence leurs limites, notamment en termes de capacité de détection nocturne, de résistance au brouillage et de risque d'interception des informations recueillies".

Le Spy Ranger, l'espion

Fin 2016, le ministère des Armée a acheté 210 mini-drones Spy Ranger (105 ferme et 105 en option) à Thales, associé à deux PME françaises (Aviation Design pour le véhicule aérien et Merio pour la boule optronique). Les premiers systèmes seront livrés d'ici à 2019 et bénéficieront d'un soutien pendant 10 ans. L'armée de Terre sera dotée d'une capacité de reconnaissance et d'observation unique, qu'elle a baptisé système de minidrones de reconnaissance (SMDR). Un système se compose de trois drones Spy'Ranger équipés d'une boule optronique haute définition jour/nuit, offrant des performances de détection, de reconnaissance et d'identification.

Utilisables en surveillance des frontières, du territoire ou en observation du terrain d'opérations, les mini-drones Spy Ranger, d'une envergure de près de 3,80 m et d'un poids de 14,5 kg, qpeuvent voler jusqu'à 2h30 et couvrir jusqu'à 30 kilomètres de rayon. Ils remplaceront les DRAC (drone de renseignement au contact) en service depuis 2008. Le système est déployé en douze minutes par une équipe de deux opérateurs (installation de la rampe de lancement, assemblage du drone, initialisation de la station sol et réalisation des tests avant décollage). Grâce à sa liaison de données issue de l'étude amont ELSA, le drone peut transmettre en temps réel et de façon fiable et sécurisée les flux de vidéo haute définition jusqu'à 30 km de la station sol.

Le Black Hornet, le nano-drone de poche

L'armée de Terre a commandé au groupe américain FLIR Systems des nano-drones Black Hornet 3 pour une valeur de 89 millions de dollars. français de drones de poche opérationnels. Déployé dans plus de 30 pays, le Black Hornet, fabriqué en Norvège, mesure seulement 16 centimètres de long et est un poids plume de 33 grammes. Il peut voler jusqu'à 10 mètres d'altitude, parcourir 5 mètres par secondes et dispose d'une endurance de 25 minutes. Il permet au soldat d'obtenir des vidéos en direct et des images HD, tout en restant très discret.