Etats-Unis : le Pentagone teste "un essaim" d'une centaine de drones intelligents

L'armée américaine a testé le déploiement d'un groupe d'une centaine de mini drones pour des missions de reconnaissance dans le désert californien. Cette réussite pourrait ainsi renforcer la stratégie de l'aviation militaire américaine dans le domaine des drones.
Grégoire Normand
103 mini-drones ont été testés en simultané dans le désert californien par l'armée américaine.

Les mini-drones devraient occuper une place prépondérante dans le matériel de guerre de l'armée américaine. Dans un communiqué publié par le département de la Défense américain ce 9 janvier, le Pentagone assure avoir réussi un test d'une escadrille de 103 minis-drones faisant appel à l'intelligence artificielle. Ce nouveau type d'armement pourrait encore bouleverser les opérations militaires dans les prochaines années.

Une intelligence au service de l'organisation collective

Le test opéré en octobre dernier a permis de faire voler un groupe de petits drones d'environ 16 centimètres lancés depuis trois avions de combats  F/A-18 Super Hornets comme l'illustre la vidéo de l'armée américaine ci-dessous.

D'après l'administration américaine, les drones nommés Perdix sont ainsi parvenus à une "prise de décision collective", adaptant leurs comportements individuels en fonction des aléas de la mission. William Roper, qui dirige le service des capacités stratégiques (SCO*) du Pentagone a expliqué "qu'en raison de la nature complexe du combat, les Perdix ne sont pas préprogrammés individuellement pour être synchronisés, ils sont comme 'un organisme collectif ', partageant une intelligence collective pour la prise de décision et en s'adaptant aux autres comme un essaim dans la nature." Le directeur du programme a ajouté : " Parce que chaque Perdix communique et collabore avec tous les autres Perdix, l'essaim n'a pas de leader et peut s'adapter en douceur, si un nouveau drone rejoint le groupe, ou si au contraire un drone le quitte".

Des drones imaginés à la base par le MIT

Le drone Perdix a été conçu à l'origine par des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) à partir de 2013. L'outil a ensuite été transformé par des scientifiques et des ingénieurs pour un usage militaire. Toutes les améliorations "se sont inspirées de l'industrie du smartphone" selon le communiqué du Pentagone. Les drones utilisés pendant le test font partie de la sixième génération d'appareil de ce type. En mars 2016, le Washsington Post avait mis en ligne une vidéo déclassifiée de l'armée américaine illustrant un test de mini-drones avec un F16 au dessus de l'Alaska. Le journal américain révélait ainsi que cela faisait deux ans que l'armée américaine travaillait sur ce projet.

Le programme de recherches pour développer ce type de drone aurait coûté environ 20 millions de dollars selon le Washington Post. Une somme qui se révèle bien inférieure à de nombreux avions de combat.

Un changement de stratégie

L'un des points faibles des drones est d'être facilement repérables en raison du bruit des moteurs et peuvent donc être neutralisés avec plus de facilités par l'ennemi comme le souligne un récent article de Sciences et Avenir. Cette vulnérabilité pourrait être ainsi être compensée par la multiplication des machines volantes. Ces essaims ont ainsi la capacité de brouiller les radars de l'ennemi en effectuant des missions de surveillance. Dans la revue professionnelle Breaking Defense citée par le magazine Motherboard, le vice-secrétaire à la Défense Bob Work expliquait les enjeux d'une telle stratégie sur le terrain :

"Imaginez un avion percer les défenses d'un système de défense aérienne intégré et larguer une trentaine de ces petits robots afin de former une nuée au comportement erratique, un peu comme un essaim d'abeilles"

Ce dispositif pourrait ainsi troubler les systèmes de défense adverses grâce à cette idée de leurre qui n'est pas nouvelle mais pourrait être amenée à se développer sur les théâtres d'opération.

(*) Le SCO est un service du Pentagone crée par l'actuel secrétaire à la Défense, le technophile Ashton Carter, lorsqu'il n'était que numéro deux de l'institution.

Grégoire Normand

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Commentaires 2
à écrit le 12/01/2017 à 7:51
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Là ça fait peur...... Quand ils auront réussi à les miniaturiser jusqu'à la taille d'un insecte voir moins ce sera la fin de toutes nos libertés

à écrit le 11/01/2017 à 23:34
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Parrot ne fabrique-t-il pas ce type de drone ???

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