SpaceX : nouveau défi tenu avec Crew Dragon

Par Michel Cabirol  |   |  736  mots
Dragon est un vaisseau spatial, conçu pour livrer à la fois du fret et des personnes vers l'ISS. (Crédits : SpaceX)
SpaceX a testé avec succès dimanche l'éjection d'urgence d'astronautes de Falcon 9 quelques instants après le lancement depuis Cape Canaveral.

Pour SpaceX, le show must go on... La société de lancement américaine dirigée par le milliardaire Elon Musk a testé avec succès dimanche l'éjection d'urgence d'astronautes de Falcon 9 quelques instants après le lancement depuis Cape Canaveral (environ une minute et demie après le début du vol). C'était le dernier test avant l'envoi prévu d'un équipage de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS). Ce test, qui était initialement prévu pour la mi-2019 mais a été retardé après l'explosion d'une capsule Crew Dragon en avril sur un banc d'essai, était crucial pour qualifier la capsule, qui doit transporter des astronautes vers l'ISS mi-2020.

Un test très réussi, selon le patron de la NASA

 Pendant le test, les propulseurs de Falcon 9 ont simulé une panne à environ 12 miles (19 km) au-dessus de l'océan. Les données initiales indiquaient que le test avait été "parfait", a expliqué Elon Musk lors d'une conférence de presse. L'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, a fait valoir un "test très réussi". Ce test a démontré la capacité de Crew Dragon à transporter de manière fiable un équipage d'astronautes en toute sécurité dans le cas peu probable d'une panne lors de l'ascension du lanceur Falon 9, a expliqué SpaceX sur son site.

Les huit moteurs SuperDraco de Crew Dragon ont réussi à propulser le vaisseau spatial loin de Falcon 9 à des vitesses supersoniques (plus de 400 mph). Après la séparation, la cellule Dragon a été libérée et les parachutes du vaisseau spatial ont été déployés, d'abord deux parachutes, puis les quatre parachutes Mark III améliorés. SpaceX a réalisé plus de 80 essais de son système de parachute. Enfin, Dragon a amerri dans l'océan Atlantique et les équipes ont réussi à récupérer le vaisseau spatial sur le navire de récupération de SpaceX.

Retrouver une autonomie dans le transport spatial

La NASA a octroyé 4,2 milliards de dollars à Boeing et 2,5 milliards de dollars à SpaceX en 2014 pour développer des systèmes de capsule distincts capables de transporter des astronautes vers la station spatiale depuis le sol américain pour la première fois depuis la fin du programme de navette spatiale en 2011. Depuis, la NASA s'était appuyée sur le vaisseau spatial russe Soyuz pour des trajets jusqu'à la station spatiale. Les Américains ont souhaité retrouvé une autonomie en matière de transport spatial. Notamment en raison de la crise des relations bilatérales avec la Russie.

Dragon est un vaisseau spatial, conçu pour livrer à la fois du fret et des personnes vers l'ISS dans un premier temps. Il s'agit du seul vaisseau spatial actuellement en vol capable de renvoyer d'importantes quantités de marchandises vers la Terre. Le premier vol de démonstration a été lancé le 2 mars 2019. Le vaisseau spatial Dragon s'est amarré avec succès à la station spatiale avant la date prévue le 3 mars 2019, devenant le premier vaisseau spatial américain de l'histoire à s'amarrer de manière autonome avec l'ISS. Il est capable de transporter jusqu'à sept passagers vers et depuis la Terre, et au-delà comme le souhaite Elon Musk.

Échec de Boeing

Le 22 décembre dernier, la capsule de Boeing Starliner a atterri au Nouveau-Mexique après avoir échoué à rejoindre l'ISS, un objectif manqué à la suite d'une erreur de navigation. La capsule avait été lancée vendredi de Floride avec pour mission de gagner 25 heures plus tard l'ISS, en orbite terrestre basse. Mais une erreur technique a empêché Starliner de maintenir son cap après sa séparation d'avec sa fusée. La capsule s'est finalement posée dimanche dans le désert de White Sands, sans encombre, après avoir déployé ses parachutes, avec six jours d'avance sur le calendrier prévu. Un dénouement qui avait incité les dirigeants de la NASA et Boeing à relativiser l'échec du test.

"Ça s'est déroulé on ne peut mieux", avait estimé le vice-président pour l'espace de Boeing, Jim Chilton à des journalistes. "Je pense que nous allons recueillir bien plus de données ainsi que si le test s'était déroulé selon nos plans", avait pour sa part expliqué le patron de la NASA, Jim Bridenstine.

Le premier vol habité de Starliner est prévu, en théorie, pour 2020. Boeing est en compétition avec SpaceX.