Un premier contrat avec l'US Air Force crédibilise définitivement Blue Origin (Jeff Bezos)

Par Michel Cabirol  |   |  573  mots
Blue Origin avec New Glenn est l'une des trois sociétés de services de lancement à avoir remporté un contrat d'aide au développement pour un futur lanceur. (Crédits : Blue Origin)
Créée par Jeff Bezos, Blue Origin a remporté un contrat de 500 millions de dollars avec l'armée de l'air américaine.

Jeff Bezos, il court, il court... Ou plutôt le milliardaire américain a été mis définitivement sur orbite par l'US Air Force. La société Blue Origin que le patron du géant Amazon a créé, a remporté mercredi un contrat de 500 millions de dollars avec l'armée de l'air américaine. Une première pour cette société de services de lancement qui joue déjà les trublions dans un marché, qui ne cesse d'évoluer depuis l'arrivée de SpaceX d'Elon Musk. Et ce sera un nouveau concurrent redoutable pour Arianespace et Ariane 6.

L'US Air Force va aider Blue Origin à développer et concevoir le futur lanceur réutilisable New Glenn en co-investissant avec Jeff Bezos. Les travaux devront être terminés le 31 juillet 2024. Blue Origin, qui a déjà ouvert une usine l'an dernier, a perçu 109 millions de dollars lors de l'attribution du contrat, le solde sera progressivement débloqué sur la période 2018-2024.

"Merci à l'US Air Force pour votre confiance dans l'équipe Blue Origin et notre fusée NewGlenn", a tweeté Jeff Bezos.

ULA et Orbital sélectionnés, coup dur pour SpaceX

Blue Origin est l'une des trois sociétés de services de lancement à avoir remporté un contrat d'aide au développement par le Pentagone pour un futur lanceur. C'est le cas également d'United Launch Alliance (ULA, une co-entreprise entre Boeing et Lockheed Martin) et Orbital Sciences Corp (groupe Northrop Grumman), selon une annonce de l'US Air Force mercredi. En revanche, coup dur pour SpaceX, qui n'a pas été sélectionné pour ce contrat de développement. Seules les lanceurs d'ULA et de SpaceX sont actuellement utilisées par l'armée de l'air américaine pour des missions de sécurité nationale.

Dans ce cadre, United Launch Services a signé un contrat d'une valeur de 967 millions de dollars pour la mise au point d'un prototype de système de lancement du programme Evolved Expendable Launch Vehicle (EELV), le Vulcan Centaur, un lanceur non réutilisable. ULA recevra une avance de 109 millions de dollars. L'US Air Force prévoit l'achèvement du programme avant le 31 mars 2025. Pour sa part, Orbital Sciences a également signé un contrat de 791,6 millions de dollars pour le développement d'un prototype EELV . La filiale de Northrop Grumman a également reçu une avance de 109 millions de dollars. Les travaux devront être terminés d'ici au 31 décembre 2024.

Deux gagnants au final

L'armée entend sélectionner, in fine, deux sociétés pour envoyer ses satellites dans l'espace, qui n'utiliseront que des moteurs américains afin de répondre aux exigences de de sécurité nationale. Car les lanceurs Atlas sont actuellement équipés de moteurs russes. Cette sélection aura lieu au plus tôt en 2020, a indiqué l'US Air Force. "Nous ne dépendrons plus du moteur de fusée RD-180 de fabrication russe", a expliqué la secrétaire des forces aériennes des Etats-Unis, Heather Wilson.

"Ces partenariats public-privé innovants avec l'industrie offrent la possibilité de développer des véhicules de lancement pour assurer l'accès à l'espace, pour répondre au besoin urgent de sortir de notre dépendance stratégique avec un fournisseur étranger et pour fournir des capacités de lancement réactives aux militaires", a affirmé le lieutenant-général John Thompson, responsable de programme pour l'espace de l'Air Force et commandant de la SMC, l'organisme d'acquisition des équipements militaires spatiaux.