Le luxe, seul moteur de la croissance de PPR

PPR a vu ses performances opérationnelles semestrielles portées par le luxe qui profite d'une demande sans faille et qui a permis de compenser les mauvais résultats de la Fnac.
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Le groupe, propriétaire de Gucci, Puma et la Fnac, a vu ses ventes progresser de 7,3% au premier semestre, à 7,2 milliards d'euros, un chiffre proche du consensus des analystes interrogés par Reuters (7,13 milliards).

Comme Hermès et LVMH avant lui, le pôle luxe de PPR (Gucci, Saint Laurent, Balenciaga ou Bottega Veneta) a largement dépassé les attentes avec une croissance organique de 23%. Sur le seul 2e trimestre, le rythme a atteint 24,4% (+19% prévus) accélérant encore la cadence après un bond de 22% au premier trimestre.

A l'inverse, les activités de distribution, que PPR veut céder, ont vu leurs ventes semestrielles reculer de 1,4% en comparable, plombées par les mauvaises performances de la Fnac (-3,2%), tandis que Redcats (vente à distance) a mieux résisté (+0,8%). Les ventes de l'équipementier sportif Puma ont quant à elles augmenté de 9,4%. "La performance de Gucci est extrêmement brillante, la Fnac est très décevante", commente Thomas Chauvet, analyste de Citi.

La branche luxe a vu son résultat opérationnel faire un bond en avant de 40%, ce qui n'a pas permis de compenser la chute de 34% des résultats de la distribution et la baisse de 7% de ceux de Puma, liée aux importantes dépenses engagées pour soutenir les ventes et rénover les magasins. Au total, le résultat opérationnel du groupe progresse de 14,5% à 749 millions d'euros (730 millions attendus) et le résultat net hors exceptionnels de 24% à 466 millions.

La marque Gucci à elle seule, qui compte pour l'essentiel de la rentabilité du pôle, a vu sa marge prendre 2,7 points et frôler les 30% (29,9%), des résultats tirés par la maroquinerie (57% des ventes) et la stratégie de montée en gamme entamée par PPR il y a deux ans. Des peaux rares et des sacs sans logos, pour une demande de produits très haut de gamme mais au luxe plus discret, ont permis à la marque de relever "sensiblement" ses prix moyens, a indiqué sans autre précision le PDG du groupe, François-Henri Pinault.

Il s'est aussi dit très confiant sur l'évolution du marché du luxe, estimant que la tendance du premier semestre devrait se poursuivre au second. Toutes les marques de PPR ont enregistré une croissance semestrielle supérieure à 20%, à l'exception notable d'Yves Saint Laurent dont les ventes ont explosé (+30%), permettant à la griffe de dégager un opérationnel positif.

La croissance du luxe a été spectaculaire en Chine (+54% au 2e trimestre en comparable). Elle n'a pas faibli non plus dans les pays matures, grimpant de 26% en Amérique du Nord et de 19% en Europe occidentale. Elle a même repris au Japon, après le séisme et le tsunami du 11 mars, pour atteindre 7%.

A l'inverse, la Fnac, qui vient de présenter son plan stratégique visant à redynamiser ses ventes, parvient tout juste à l'équilibre opérationnel (un millions d'euros, contre 38 millions un an plus tôt). Le distributeur de produits culturels a particulièrement souffert en France (ventes en baisse de 4%), où il pâtit du recul de ses grands marchés (hi-fi, vidéo, musique) et de la concurrence de l'e-commerce.

Ces mauvais résultats pèsent sur le titre PPR , qui grappille 0,2% à 130,15 euros vers 13h00, dans un marché en baisse de plus de 1%. Ses multiples de valorisation, à 13,4 fois les bénéfices estimés 2012, restent loin derrière ceux des "purs" acteurs du luxe comme LVMH (19 fois) ou Richemont (16 fois).

En plein recentrage sur le luxe et la mode sportive, PPR pourrait lancer très prochainement le processus de vente de Redcats, tandis que les difficultés de la Fnac éloignent les perspectives de cession. "Après des résultats pareils, ce n'est pas pour tout de suite", a confié un analyste.

En matière d'acquisition, après le rachat de l'américain Volcom, spécialiste des vêtements inspirés des sports de glisse, et la prise de participation majoritaire dans la manufacture horlogère Girard Perregaux, PPR serait intéressé par le tailleur italien Brioni. Une information que s'est refusé à commenter François-Henri Pinault.

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