Privé de Salon, Macron s'invite dans le pré

Par AFP  |   |  471  mots
Cette année, en l'absence de Salon de l'Agriculture, le chef de l'État s'est rendu dans une ferme familiale qui fait de la polyculture et de l'élevage (porcs, chevaux et ovins - Cf. la photo ci-dessus, où le président se penche vers un agneau) en circuits courts. Suivra un début avec une douzaine d'agriculteurs, transformateurs et distributeurs. (Crédits : Reuters)
En l'absence de Salon de l'Agriculture cette année, Covid oblige, le président de la République va, en compagnie du ministre ad hoc, à la rencontre des acteurs des différentes filières de l'agriculture et de l'alimentation, en commençant par la visite d'une ferme familiale près de Dijon (polyculture, élevage et circuits courts), puis en poursuivant par un débat avec une douzaine d'agriculteurs, transformateurs et distributeurs, un débat animé par Serge Papin, l'ancien patron de Système U.

Emmanuel Macron est arrivé mardi matin dans une ferme de Côte-d'Or pour y débattre des problèmes du monde agricole, en l'absence du salon de l'agriculture annulé cette année par la crise du Covid-19.

Le chef de l'État avait pris l'habitude de passer une journée entière - 12 heures l'an dernier - au plus grand salon de France à la rencontre des acteurs des différentes filières de l'agriculture et de l'alimentation.

"Cette année, le salon c'est chez nous", a souri Alexandre Estivalet, l'un des quatre gérants de la ferme d'Étaules, un village à une quinzaine de kilomètres au nord de Dijon, en accueillant le président, accompagné du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.

Visite d'une ferme modèle et débat avec des acteurs de l'écosystème

Après une visite de cette ferme familiale en polyculture-élevages (oléagineux, légumes, porcs, ovins, chevaux...), qui travaille notamment en circuits courts, Emmanuel Macron devait s'entretenir avec une douzaine d'agriculteurs, transformateurs et distributeurs "engagés pour une meilleure répartition de la valeur entre les différents maillons de la chaîne agro-alimentaire", selon la présidence.

Ce débat est animé par Serge Papin, l'ancien patron de Système U missionné par le ministère de l'Agriculture pour travailler sur "la répartition de la valeur" dans ce secteur.

Au menu, la question de la répartition de la valeur ajoutée...

Cette discussion se tient à quelques jours de la fin, le 1er mars, des négociations commerciales annuelles qui déterminent les prix des produits vendus en supermarché (hors marques de distributeur) et la rémunération de tous les maillons de la chaîne alimentaire.

"La situation des agriculteurs est difficile. C'est très compliqué de joindre les deux bouts", a témoigné Alexandre Estivalet, 33 ans, "même si (notre) ferme marche bien en s'étant diversifiée". "On travaille plus de 60 heures par semaine, avec peu de vie de famille, mais si, à la fin, on n'a pas de salaire, ce n'est pas possible".

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... et la transition écologique

Il a expliqué qu'il dirait à Emmanuel Macron que les agriculteurs étaient "prêts à faire beaucoup d'efforts pour la transition écologique" si l'Etat "les soutenait et n'ajoutait pas des règles encore plus contraignantes".

Cette visite se déroule sur fond de polémique autour de la décision de la mairie écologiste de Lyon de fournir des menus uniques sans viande dans les cantines, qualifiée de "honte" par Julien Denormandie mardi sur RTL.

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