France : le nombre d'agriculteurs a été divisé par 4 en 40 ans

Les agriculteurs de moins en moins nombreux en France, et la profession compte de plus en plus d'hommes vieillissants, comme le révèle une récente note "Focus" de l'Insee portant sur l'année 2019. Par ailleurs, les conditions de travail sont plus difficiles que la moyenne.
55% des agriculteurs français ont 50 ans ou plus, soit 24 points de plus que pour l'ensemble des personnes en emploi (31%), note l'Insee.
55% des agriculteurs français ont 50 ans ou plus, soit 24 points de plus que pour l'ensemble des personnes en emploi (31%), note l'Insee. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

La France compte environ 400.000 agriculteurs-exploitants, ne représentant plus que 1,5% de l'emploi total du pays, une proportion divisée par plus de quatre en 40 ans, selon une récente note "Focus" de l'Insee portant sur l'année 2019.

Agriculteurs, éleveurs de bovins, de porcs ou de volailles, céréaliers, viticulteurs, maraîchers, patrons-pêcheurs: en 1982, ils étaient 1,6 million, soit 7,1% de l'emploi total.

Dans le même temps, la proportion d'hommes - qui est de 52% dans l'ensemble des personnes en emploi en 2019 - s'est accrue chez les agriculteurs, à 73% contre 61% en 1982.

Le recul de la part des femmes au sein des personnes ayant un emploi principal d'agriculteur s'explique en premier lieu par le fait que de moins en moins de conjointes d'agriculteurs sont agricultrices: en 1982, près de 60% des hommes agriculteurs avaient une conjointe agricultrice, ils n'étaient plus que 19% en 2019, rapporte l'Insee.

Une population vieillissante

Côté pyramide des âges, 55% des agriculteurs français ont 50 ans ou plus, soit 24 points de plus que pour l'ensemble des personnes en emploi (31%), et 13% ont 60 ans ou plus contre 3% des personnes en emploi. À l'inverse, seul 1% des agriculteurs a moins de 25 ans contre 8% pour l'ensemble des personnes en emploi.

Les agriculteurs sont en moyenne moins diplômés que la moyenne: en 2019, 26% sont diplômés de l'enseignement supérieur, contre 43% des personnes en emploi.

Le niveau de diplôme s'est cependant fortement élevé en près de quatre décennies. Seuls 14% des agriculteurs n'avaient aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges en 2019, contre 82% en 1982.

Des conditions de travail plus dures que la moyenne

La très grande majorité des agriculteurs travaillent le week-end. En 2019, 88% d'entre eux ont travaillé au moins un samedi au cours des quatre dernières semaines et 71% au moins un dimanche, contre respectivement 39% et 22% des personnes en emploi.

En outre, 15% des agriculteurs ont au cours des quatre dernières semaines travaillé "au moins une fois la nuit entre minuit et 5 heures du matin", contre 10% du reste de la population.

Leur durée habituelle hebdomadaire de travail s'élevait à 55 heures en moyenne, contre 37 heures pour l'ensemble des personnes en emploi, souligne l'Insee par ailleurs. Du fait d'un nombre réduit de congés, leur durée annuelle effective excède "encore plus celle de l'ensemble des personnes en emploi".

Lire aussi : Crise de la vocation, pauvreté, transition écologique... les 3 défis de l'agriculture en France

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Commentaires 8
à écrit le 02/12/2020 à 9:31
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Et le revenu des agriculteurs à énormément diminué au cours des dernières décennies dans l'indifférence générale. Il est souvent inférieur au seuil de pauvreté. De plus, les agriculteurs vivent dans la misère lorsqu'ils sont retraités. Quant à la re...

à écrit le 01/12/2020 à 21:27
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Et c'est pas fini !! Les suicides vont accélérer tout ça, pour le plus grand bonheur déclaré finance mondialisée et du nom.

à écrit le 01/12/2020 à 16:44
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Pendant ce temps : "Catastrophique", 2020 a été une annus horribilis pour la filière française du sucre et de l'éthanol, du fait de l'épidémie de jaunisse virale dans les champs de betteraves qui a fait chuter les rendements. Et alors que la Franc...

à écrit le 01/12/2020 à 14:44
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Je crois que nous allons avoir des problèmes: on constate déjà que la quasi intégralité de la main d'oeuvre saisonnière est d'origine étrangère (venant par avion généralement, ce qui est un peu fort quand on prône circuits courts et bio pour améliore...

à écrit le 01/12/2020 à 13:29
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Beaucoup de terres sont à l'abandon ou passent en forêts et peupleraies. Manque tout de même l'extension de la viticulture en suivant le changement climatique , j'ai vu il y a quelque temps le refus d'un vignoble breton au nord de nantes, le muscad...

à écrit le 01/12/2020 à 12:42
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L europe donne des subventions à l'hectare... trouvez donc des terres pour les jeunes qui souhaitent s'installer, d'autant que c'est la safer qui gère la chose et, qui est aux commandes de la safer ? les vieux et les gros proprios du coin...... et no...

à écrit le 01/12/2020 à 12:14
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Le remembrement et la mécanisation n'ont permis que la financiarisation et comme dans toutes entreprises, "les employés" ne servent que d'ajustement!

à écrit le 01/12/2020 à 11:34
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La finance nous l'a bien faite à l'envers, tandis que nous avions besoin de plus d'agriculteurs du fait d'une necessité de permaculteurs qui entretiennent la vie sur terre et non l'anéantissent, ils en ont réduit le nombre afin d'avoir des homems d'a...

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