La vente d'Opel contestée à Bruxelles

Neelie Kroes estime, sur la base des premiers éléments de l'enquête de ses services, qu'apparaissent des "indications significatives que l'aide promise par le gouvernement allemand était sujette à la précondition qu'un repreneur spécifique, Magna/Sberbank, soit sélectionné".

Dans une lettre adressé au ministre allemand de l'Economie, la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes affiche ses doutes sur la conformité aux règles du marché européen de l'aide promise par le gouvernement allemand pour la prise de contrôle d'Opel, ex filiale de l'américain General Motors (GM) par le consortium canado-russe Magna-Sberbank,.

Elle y estime que l'aide de Berlin semble avoir été "de facto" liée au choix de Magna-Sberbank, notamment via "la distribution géographique des mesures de restructurations".

Les Belges, notamment, sont très remontés, estimant que les sites allemands d'Opel ont été privilégiés dans le plan de restructuration prévu par le repreneur au détriment d'autres implantations en Europe, notamment outre-Quiévrain où l'on garde encore un souvenir douloureux de la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde.

Neelie Kroes ajoute, sur la base des premiers éléments de l'enquête de ses services, qu'apparaissent des "indications significatives que l'aide promise par le gouvernement allemand (...) était sujette à la précondition qu'un repreneur spécifique, Magna/Sberbank, soit sélectionné". "Une telle précondition à l'aide serait incompatible avec une aide de l'Etat et les règles internes du marché".

La Commission européenne menace donc de remettre en cause le processus de cession qui doit voir Magna et Sberbank prendre le contrôle de 55% du capital du constructeur allemand, GM n'en conservant que 35% et les employés d'Opel 10%. Bruxelles pourrait inciter GM à faire le choix du repreneur de son choix, une fois Berlin s'étant engagé à apporter le même soutien financier quel que soit le repreneur.

Berlin a promis à Magna et Sberbank de débloquer un financement relais de 1,5 milliard d'euros pour maintenir Opel à flot et une offre de crédit supplémentaire de 4,5 milliards d'euros pour finaliser le contrat.
 

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