L'essai auto du week-end : Dacia Duster, un "tous chemins" rustique et ultra-compétitif

Polyvalent, vaste, pratique, passe-partout, confortable, le Duster s'affiche à des prix imbattables. Évidemment, pour le charme et le raffinement, on repassera. Mais c'est une excellente affaire.

Dacia monte en gamme. La marque roumaine à bas coût de Renault commercialise le modèle le plus cher de son histoire. Mais tout est relatif. Avec un tarif démarrant à 11.900 euros, le nouveau Duster reste l'un des véhicules les plus compétitifs du marché actuel. Et, à ce prix-là, on n'a pas un véhicule riquiqui, inapte à se mouvoir hors des villes ! Au contraire. Le Duster est un modèle tous chemins familial de 4,31 mètres de long (comme un Nissan Qashqai), habitable, pratique, ultra-fonctionnel, apte à emprunter n'importe quelle route, et même n'importe quelle piste carrossable. Vraiment, Dacia fait fort, encore une fois.

La carrosserie ne remportera pas des prix de beauté. Mais, ce gros break surélevé, avec des vrais pare-chocs et protections latérales, arbore des airs de véritable 4x4. Il est original et pas désagréable du tout à regarder. Evidemment, les designers ont subi de fortes contraintes. Et cela se voit. Ils ont dû récupérer la base du break Logan, les portes avant et le pare-brise de la Sandero. Du coup, certains raccords de carrosserie font un peu bizarres. Mais cela ne choque guère.

A l'intérieur, on retrouve aussi la planche de bord et les sièges de la Sandero. Pour le charme, on repassera. Mais tout est simple, avec de grands cadrans lisibles, des assemblages qui ont l'air solide. Certes, les plastiques sont très bas de gamme et la position de conduite ne semble pas idéale à cause des possibilités de réglage trop justes du volant et des sièges. Mais on est quand même à peu près bien assis. On retrouve en tous cas les grandes surfaces vitrées des Renault d'il y a quinze ans, des portières assez carrées assurant une excellente accessibilité.

Tout cela apparaît vaste (pour la taille), même si la largeur est limitée. Le coffre est suffisamment grand, servi par un hayon pratique. On pestera un peu contre les lève-vitres électriques ou les réglages de rétroviseurs en bas de la console centrale. Mais c'est pour limiter les coûts. D'ailleurs, tout cela ne concerne que les finitions hautes, les modèles de base ayant des vitres manuelles, comme les réglages des rétroviseurs.

La conduite n'a rien d'une expérience passionnante, on s'en doute. Mais le petit diesel de 85 chevaux, que nous avons essayé, a suffisamment de pêche pour assurer un service très convenable. Il faut bien sûr doser l'embrayage pour démarrer, en raison du manque de puissance à bas régime. Et les accélérations très relatives obligent à anticiper pour doubler un camion. Mais, cette petite mécanique se révèle souple et sobre. La boîte de vitesses ne pose pas de problème.

La direction paraît en revanche assez dure, ce qui surprend par rapport aux voitures plus modernes. Celle-ci manque un peu de stabilité en ligne droite, ayant tendance à aller dans le sens des ornières. Elle est un peu collante aussi. Mais on s'habitue. La tenue de route est bonne, mais très pataude. En fait, on a l'impression de prendre le volant d'une voiture d'il y a une, voire deux décennies. Un vrai retour en arrière. Mais, en contrepartie, le confort est incroyable. Sur les routes à nids de poule et les pistes caillouteuses, que nous avons empruntées lors des essais presse au Maroc, les suspensions ont travaillé avec une merveilleuse douceur, aidées par des gros pneus à flancs hauts à profils aptes à la neige et la boue. Là, le Duster prend sa revanche sur les modèles à la technologie plus récente, certes plus incisifs en virage mais nettement plus fermes. Le bon vieux temps avait du bon.

Remarquons au passage à quel point le Duster à deux roues motrices de notre essai fait preuve de bonne volonté sur les mauvais revêtements. Avec sa garde au sol élevée (21 centimètres), il passe aisément. Et les pires traitements ne lui font pas peur. Les faibles porte-à-faux avant et arrière facilitent d'ailleurs les évolutions sur terrain difficile. Logique: le Duster a été étudié pour une utilisation quotidienne très rude dans les pays en voie de développement !

On apprécie moins les bruit du moteur, de roulement, voire les crissements de plastiques. Mais, vu la légèreté de la voiture, ce n'est pas étonnant. Dacia n'a pas dépensé des fortunes en insonorisants.

Malgré un plaisir de conduite mitigé, sauf paradoxalement sur mauvais revêtement, le Duster nous a emballés pour sa bonne volonté. Comme il partage 70% de ses pièces (en valeur) avec les Logan et Sandero, qui font preuve jusqu'ici d'une très bonne fiabilité, il n'y a pas d'inquiétude à avoir sur la robustesse du dernier-né. En outre, les pièces sont réputées bon marché, rendant l'entretien très économique. Le réseau Renault étant renommé pour la qualité de ses prestations en France, dès lors, pourquoi hésiter ? Le Duster, comme ses prédécesseurs Logan et Sandero, marque le retour à un certain bon sens automobile. C'est une excellente affaire pour ceux qui recherchent un outil simple, robuste et polyvalent, tout en se moquant des modes et des derniers gadgets. Et ce, sans se ruiner.

En entrée de gamme, le modèle à motorisation essence de 105 chevaux n'est pas ridicule. La mécanique est certes encore moins agréable que le diesel, mais elle fera l'affaire. Notre version à gazole de 85 chevaux à deux roues motrices en finition Lauréate (avec climatisation) coûtait un peu plus cher, soit 15.100 euros. Et il faut rajouter 290 euros pour l'autoradio. Mais, à ce prix, il n'existe aucune concurrente directe. La version à transmission 4x4 (à moteur de 110 chevaux) exige, à finition équivalente, 17.900 euros. Nous l'avons brièvement testée. Ses aptitudes en tout-terrain sont vraiment étonnantes. Mais, à part les montagnards et ceux qui affrontent des conditions fort difficiles, les autres se contenteront de la version 4x2, qui suffit largement.

Modèle d'essai : Dacia Duster 4x2 dCi 85 Lauréate : 15.100 euros
Puissance du moteur : 85 chevaux
Dimensions : 4,31 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,69 (haut)
Qualités : prix imbattable, entretien peu onéreux, réputation de robustesse, habitabilité, polyvalence, simplicité d'utilisation, confort, aptitudes en tous chemins
Défauts : moteur limité, comportement très pataud, direction lourde, présentation spartiate
Concurrentes : Renault Kangoo dCi 85 Authentique : 17.500 euros ; Suzuki SX4 1,6 DDis 90 GLX : 17.790 euros ; Skoda Yeti 2,0 TDi 110 Active : 22.690 euros

Note : 14,5 sur 20

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Commentaires 5
à écrit le 25/04/2010 à 6:27
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Cet article très verbiage sans objectivité est une publicité déguisée, pour promouvoir un tas de tole fabriqué par un constructeur DACIA-RENAULT-NISSAN-ZASTAVA qui est un véritable négrier exploitant la pauvreté humaine -

à écrit le 24/04/2010 à 15:20
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Meilleur acticle sur le Duster! Vivement que je rétrogade du luxe à l'utile (livraison août)!!!!!

à écrit le 24/04/2010 à 14:46
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Excellent article qui semble tout a fait objectif et sans partie pris sur une voiture bon marché. Tout le contraire des analyses de votre "confrére" CF des Echos qui ferait bien d' en prendre de la graine.

à écrit le 24/04/2010 à 6:33
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Très bon papier, effectivement, le style varié comblera l'amateur du Gradius.

à écrit le 23/04/2010 à 21:02
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Très bon papier, clair, complet, pas partisan. Pourquoi payer des fortunes pour rouler, et quel intérêt de frimer avec une caisse ? La voiture low cost a de l'avenir. A quand des voitures (et des scooters) propres à ces niveaux de prix ?

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