L'essai auto du week-end : Saab 9-5, une suédoise surprenante

La nouvelle grande suédoise, développée sous la houlette de GM, a failli ne pas voir le jour. Mais, sauvée in extremis de la faillite, la marque scandinave compte désormais sur elle pour redémarrer. Cette longue limousine surprendra par son espace à bord. Mais, pour s'imposer, il faudra que les clients soient rassurés sur l'avenir de Saab.

La 9-5 revient de loin. Prise dans la tourmente de la faillite du petit constructeur suédois, cette grande berline a failli ne jamais entrer en production. Mais, grâce à l'entrée en lice in extremis du petit constructeur néerlandais Spyker, Saab redémarre. Et mise désormais sur son nouveau haut de gamme, développé sous la houlette de son ancien propriétaire GM. La belle suédoise, qui partage ses dessous et ses moteurs avec l'Opel Insignia, est intéressante et recèle des qualités. Mais son avenir commercial dépendra étroitement de la confiance que les clients mettront dans l'avenir de Saab. Toujours vivante dans le coeur des passionnés, la firme de Trollhättan affiche en tous cas de fortes ambitions pour sa 9-5. Justifiées ou pas ?

Très longue limousine

Il est clair que Saab aurait mieux fait de développer une petite voiture, dans l'air du temps. Mais GM avait plutôt décidé de renouveler la gamme par le haut. Cette très longue voiture de plus de 5 mètres de long a d'ailleurs été développée en pensant au marché américain. En effet, ses cotes, dignes d'une Mercedes S, sont un peu disproportionnées par rapport à ce que demandent les clients européens. Mais, bon. La ligne est assez originale, avec une certaine personnalité. Mais l'énorme et encombrant porte-à-faux arrière aurait gagné à être plus court, ce qui aurait allégé la silhouette. En fait, la 9-5 donne l'impression d'être une Saab un peu caricaturale... vue par les américains.

Plastiques à améliorer

A l'intérieur, la personnalité est moins évidente qu'à bord de la célèbre et regrettée 900 des années quatre-vingt. Mais, contrairement à ce que l'on redoutait, ça ne ressemble pas à une Opel Insignia. L'ergonomie est correcte et les commandes tombent sous la main. Les sièges sont plutôt confortables. Mais nous serons plus sévères sur les plastiques et la finition, plus proches de ce que faisaient les spécialistes allemands au début des années quatre-vingt-dix que des BMW ou Audi d'aujourd'hui. C'est aussi moins raffiné qu'à bord d'une autre suédoise comme la Volvo S80. Le plastique de la console, dur et rayable, est ordinaire et les ajustements ne sont pas très précis. Bref, on se retrouve plus dans l'univers d'une familiale comme l'Opel Insignia que d'un vrai haut de gamme. Par ailleurs, l'ambiance de notre modèle d'essai n'était franchement pas gaie. Un phénomène aggravé par le parti pris de vitres à faible hauteur qui donnent une impression de confinement.

Habitabilité

Vu la longueur extérieure, la Saab est évidemment très habitable. A l'arrière, on a de quoi allonger les jambes. Une vraie limousine. Ceci dit, le gabarit n'est pas totalement exploitable. La garde au toit reste juste à l'arrière pour des personnes de grande taille. Un comble sur une telle voiture ! Le coffre est très profond, mais ses formes un peu torturées et le seuil de chargement haut ne le rendent pas aussi logeable qu'on le penserait a priori.

Moteur économique

D'origine Opel, c'est-à-dire Fiat au terme des accords noués il y a une dizaine d'années, le moteur de 160 chevaux fait son boulot sans rechigner. Il distille une souplesse suffisante et ne dispense aucun à-coup. Un brave « moulin », très économique de surcroît, puisque la consommation moyenne de l'essai (7,1 litres aux cent) était remarquable vu la taille de l'engin. Mais cette mécanique manque de noblesse. Elle se révèle en effet rugueuse et bruyante.

Excellente autoroutière

Le comportement routier n'appelle pas de critique. Cette excellente autoroutière est faite pour abattre des kilomètres sans problèmes. Avec une tenue de cap en ligne droite appréciable. Sur route secondaire sinueuse et à la chaussée inégale, la Saab se montre en revanche moins à l'aise, révélant un comportement peu agile. Les suspensions souples ne maintiennent pas suffisamment la caisse en place. Le confort, très acceptable à partir d'une certaine vitesse, reste également un peu trop sec sur les petites inégalités (pavés, ralentisseurs...)

Equipements avancés

La Saab 9-5 donne accès à des tas d'équipements électroniques avancés. Mais, sur notre version intermédiaire Vector, il faut mettre la main au portefeuille. Le Pack sécurité comprenant démarrage sans clé et assistance de parking coûte 1.500 euros. L'affichage tête haute de la vitesse sur le pare-brise est à 990 euros, lecteur de DVD à deux écrans arrière à 800.

Grosse familiale

La Saab 9-5 nous fait penser, quelque part, à une Skoda Superb. Il s'agit d'une très grosse familiale aux prestations convenables. Mais, trop américaine dans sa conception et sa réalisation, il lui manque un peu de raffinement mécanique comme dans la présentation pour rivaliser avec Audi, BMW, Lexus ou Volvo. La 9-5 est finalement à considérer comme une rivale beaucoup plus spacieuse de l'Opel Insignia ou de la nouvelle Peugeot 508, plutôt que comme une concurrente de la BMW 5 ou de la Mercedes E.
 

Modèle essayé : Saab 9-5 2,0 TID Vector : 42.950 euros

Puissance du moteur : 160 chevaux (diesel)

Dimensions : 5,01 mètres (long) x 1,87 (large) x 1,45 (haut)

Qualités : Ligne assez originale, espace intérieur généreux, prestations d'ensemble intéressantes, moteur sobre

Défauts : Présentation manquant de raffinement, comportement routier pataud, moteur bruyant, gabarit encombrant

Note : 13 sur 20

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