L'essai auto du week-end : Fiat 500 Twinair, la petite allumeuse

Avec un révolutionnaire moteur bi-cylindre, la 500 reste tout aussi charmante, mais consomme moins. Ses prestations sont forcément limitées. Mais quelle gaieté !
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On ne voit qu'elle dans les grandes villes. Il y en a tellement le long des rues chic des beaux quartiers qu'on croit l'avoir toujours côtoyée. Avec sa jolie frimousse, ses sensuelles courbures et ses chatoyantes couleurs, la belle italienne en ferait presque oublier sa glorieuse devancière de 1957. Pourtant, à son original, la petite effrontée ressemble... de plus en plus. En effet, elle distille le même bruit, enfin presque, puisqu'elle recourt désormais à un minuscule moteur bicylindre. Comme l'aïeule. Histoire de diminuer ses consommations. Cette mécanique Twinair révolutionnaire est la première des temps modernes à disposer de deux cylindres seulement !

Charme rare

Nous retrouvons en tous cas avec plaisir cette inimitable ambiance intérieure, qui rappelle avec un charme rare la 500 originelle, tout en intégrant habilement toutes les fonctions modernes. Le mariage des coloris (rouge et blanc sur notre modèle d'essai) est un exemple de raffinement et de chaleur. Remarquable de bon goût. Les japonaises, françaises, coréennes, allemandes, ont des leçons à prendre, tant elles sont sinistres à côté. Quand on pense à une Twingo II, aussi séductrice qu'un frigidaire ou une machine à laver, on se demande ce qui a bien pu passer dans la tête des dirigeants de Renault !... En plus, cette 500 est plutôt bien finie. Malgré des plastiques assez bas de gamme, mais pimpants et correctement ajustés. C'est d'ailleurs certainement la mieux fabriquée des Fiat. Elle fait beaucoup mieux que les Punto ou Bravo de catégorie supérieure...

Position de conduite haute

La position de conduite haute sera appréciée en ville, où l'on ne sent pas dominé par les autres voitures. Ce qui est rassurant sur un si petit modèle. Maniable, avec une direction douce, la 500 se conduit facilement. Et, avec ses dimensions réduites, elle se gare partout. Alors, emballés ? Oui, certes. Mais, il y a quand même des défauts...

Il faut s'habituer au moteur

Et, justement ce moteur, il faut s'y habituer. S'il monte allègrement dans les tours et donne une impression de vivacité extraordinaire, ce bicylindre de 875 centimètres-cube a un fonctionnement déroutant a priori. Il s'emballe facilement, en raison d'une inertie moindre que sur un quatre cylindres. Il faut donc conduire pied léger et profiter de sa souplesse. Sinon, on risque de se prendre des à-coups. Le bruit, sympathique comme sur une petite sportive d'il y a trente ans, fait plaisir au début, puis lasse ensuite, tant cette mécanique génère un sacré vacarme dès qu'on accélère un peu fort. Les prestations sont finalement flatteuses en ville, pour un si petit moteur. Elles se révèlent forcément limitées, toutefois, dès que l'on emprunte les grands axes. Normal. Quant aux consommations, elles ne sont pas si basses que ce qu'on espérait. Surtout si on abuse de la disponibilité du moteur.

Enfin, nous ne sommes pas totalement convaincus par le "Stop and Start" (arrêt et redémarrage automatiques du moteur au feu rouge). Il faut débrayer à fond pour redémarrer. Sinon, la moindre hésitation ou un dosage insuffisant vous laissent sur place ! Fiat pourrait mieux le régler, non ? Mais il faut reconnaître que le constructeur a fait des progrès depuis les "Stop and Start" essayés l'an passé sur des Punto ou Doblo.

Conception pas très sophistiquée

D'une conception moins sophistiquée que celle d'une Mini, la 500 repose sur une plate-forme de Panda. Ces choix simples et l'empattement réduit ne la rendent pas très sécurisante en virage à vive allure sur chaussée dégradée, pavée et (ou) mouillée. Mais, pour une auto si minuscule, elle s'en sort quand même plutôt bien. C'est peut-être moins abouti qu'une Toyota iQ, voire une Renault Twingo, mais plus amusant. Les suspensions de la 500 ne sont pas très confortables. Mais, Fiat les a retravaillées depuis ses débuts. Et le bilan est aujourd'hui très acceptable, compte tenu des dimensions riquiqui de l'engin. Les sièges aux dossiers trop plats maintiennent en revanche mal le dos. Quant à l'habitabilité et l'accessibilité, excellentes à l'avant, elles deviennent forcément symboliques à l'arrière. Mais, cela ne peut être un inconvénient. Ce n'est pas une limousine.

On l'aime bien

Le prix n'est pas si amical que cela. Notre version Lounge assez bien équipée (rétroviseurs électriques dégivrants, antibrouillards, climatisation, toit en verre très lumineux) coûtait 15.400 euros. Si l'on désire une magnifique peinture blanche nacrée, il faut compter 800 euros de plus. Pas donné. Fiat reconnaît d'ailleurs réaliser de bonnes marges sur cette auto ! Mais, bon, on lui pardonne ses défauts et son tarif. Parce qu'on l'aime bien, cette 500. On en tomberait même facilement amoureux. Quelle bonne humeur, quel chic insolent !


Modèle d'essai : Fiat 500 Twinair Lounge : 15.400 euros (-400 euros de bonus)
Puissance du moteur : 85 chevaux (essence)
Dimensions : 3,54 mètres (long) x 1,62 (large) x 1,48 (haut)
Qualités : charme extérieur et intérieur, présentation chaleureuse, position de conduite haute, habitabilité et accessibilité à l'avant, maniabilité, moteur plein d'entrain...
Défauts : ...mais bruyant et s'emballant facilement, « Stop and start » agaçant, suspensions fermes, dossiers de sièges trop plats
Concurrentes : Toyota iQ2 68 : 14.400 euros ; Renault Twingo 1,2 75 Initiale : 14.700 euros ; Mini One : 15.990 euros

Note : 13,5 sur 20

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Commentaire 1
à écrit le 26/03/2011 à 14:38
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Je suis vraiment heureux que le journaliste se contente de bien peu, et en soit content. C'est tellement rare, qu'il faut le signaler. Ah les journalistes bobo.

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