Heuliez, société fétiche de Ségolène Royal, liquidée... et "re-sauvée" par le contribuable

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  481  mots
Le tribunal de commerce de Niort a prononcé la liquidation judiciaire de l'équipementier automobile Heuliez. Ce jugement laisse en fait du temps à la mise en place d'une Société d'économie mixte (SEM), où la région Poitou-Charentes sera majoritaire, et qui sera chargée de reprendre l'outil industriel.

Le tribunal de commerce de Niort a prononcé ce lundi la... liquidation judiciaire de l'équipementier automobile Heuliez, placé en redressement judiciaire le 11 avril. La société fétiche de Ségolène Royal, ex-compagne du Chef de l'Etat et présidente de la région Poitou-Charentes,  a un mois pour poursuivre l'activité,  jusqu'au 31 octobre.

Ca repartira, mais à petite cadence

Mais ce n'est pas fini. Car Ségolène Royal veille! Ce jugement laisse en fait du temps à la mise en place d'une Société d'économie mixte (SEM), où la région Poitou-Charentes sera majoritaire (avec l'argent du contribuable), et qui sera chargée de reprendre l'outil industriel du carrossier de Cerizay (Deux-Sèvres), afin de permettre une éventuelle relance de l'activité. Une quinzaine des quelque 280 employés d'Heuliez y seraient salariés, dans l'espoir que des contrats ultérieurs permettent de ré-embaucher d'autres anciens salariés.

Afflux de fonds publics

Le conseil régional de Poitou-Charentes avait voté, le 13 septembre, en faveur de la création d'une société d'économie mixte (SEM), dont le but état de soutenir l'entreprise, déjà sauvée par la région en 2009 avec, à l'époque, une entrée dans le capital à hauteur de cinq millions d'euros et plus tard une avance remboursable de 2,8 millions. La SEM, qui sera dotée d'un capital de 650.000 euros, reprendra l'actif de Heuliez. L'actif pourrait être ensuite recédé à un entrepreneur qui   pourrait être la société espagnole Cosmos XXI, lequel attend des éventuelles commandes du constructeur allemand Volkswagen.

Rien à voir avec Mia Electric

Cette société Heuliez SAS est  aujourd'hui distincte du fabricant de voitures électriques Mia Electric, autre société chouchoutée par Ségolène Royal, née également des décombres de l'ex- grand  sous-traitant automobile Heuliez. Une femme d'affaires franco-coréenne, Michelle Boos, a fait son entrée au début de l'été chez Mia Electric avec un consortium d'investisseurs, Focus Asia. Le fabricant de voiturettes électriques  a été également maintenu à flot par la région et l'argent public. Cette société compte 220 salariés aujourd'hui, mais les ventes n'ont jamais décollé, malgré les proclamations enthousiastes de Ségolène Royal.

337 véhicules à peine

En 2012, Mia Electric a vendu 337 véhicules seulement dans l'Hexagone.  Très, très loin des 12.000 unités totales chaque année naguère escomptées officiellement, non sans un manque total de réalisme! Pour 2013, le fabricant espère compter sur les commandes de la centrale d'achat public UGAP, qui a annoncé l'achat sur trois ans de 500 Mia quatre places. Mia Electric espère atteindre l'équilibre financier l'an prochain. La production avait été arrêtée par le précédent propriétaire, l'allemand Edwin Kohl, qui a cédé ses 88% du capital, le reste étant détenu par la région Poitou-Charentes. Bref, le triste feuilleton de l'ex-groupe Heuliez n'est pas terminé.