Malus : les voitures qu'il "faut" acheter avant le 1er janvier

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  481  mots
Les gros 4x4 vont être frappées de 8.000 euros de malus (Crédits : <small>DR</small>)
Les hausses d'impôts, c'est aussi pour l'auto. Les malus vont grimper fort ... Jusqu'à 8.000 euros au début de l'année prochaine. Revue de détails des véhicules qui vont être le plus lourdement touchés.

Bonne année 2014... pour le malus! Les hausses d'impôts, c'est aussi pour l'automobile. Alors que les bonus prétendument écologiques ont été révisés à la baisse au 1er novembre et quasiment éliminés pour les voitures  thermiques, les malus vont grimper fort au 1er janvier prochain. Ce système de bonus-malus, qui prend en compte les rejets de gaz à effets de serre mais pas les émissions de polluants  locaux (particules, oxydes d'azote), va frapper plus tôt : dès 131 grammes de C02. Et il ira jusqu'à 8.000 euros pour les modèles émettant plus de 200 grammes au kilomètre.

Si vous voulez acheter une super-sportive Porsche 911 ou un gros 4x4 puissant genre Cayenne ou Audi Q7, voire un  tout-terrains pur et dur tel le Jeep Wrangler, précipitez-vous! Leur malus à 6.000 euros aujourd'hui va se renchérir de 2.000 euros! Ca, c'est pour ceux qui ont les moyens. Mais les amateurs de voitures à bas coûts souhaitant acquérir un monospace Dacia Lodgy premier prix à 9.990 euros doivent également se dépêcher. Le malus sur ce modèle (à moteur 1,6 à essence) va passer de 1.500 à 2.200 euros.

Chute de gros véhicules en chute

"Comme chaque année, au dernier trimestre, on note des anticipations d'achat sur les voitures dont les bonus ou malus vont changer", reconnaît-on chez Toyota France. Mais "ces immatriculations supplémentaires sont compensées par le contre-coup en début d'année suivante".  En ce qui concerne les seules catégories de véhicules à  plus fort malus, "nous ne notons pas d'anticipations", tempère-t-on toutefois chez Jeep (Fiat France), tellement le créneau est sinistré.

Les immatriculations d'énormes Audi Q7 ont chuté de 23% à 554 unités (sur les onze premiers mois de l'année). Le Jeep Wrangler, le tout-terrain rustique dont les origines remontent à la Seconde guerre mondiale, a reculé de 25%  à 1.032 exemplaires, le Volvo XC90 de 57% à 255, le Toyota Land Cruiser de 77% à 252 immatriculations, alors que ce 4x4 d'une robustesse à toute épreuve cartonnait à 8.200 unités sur l'année 2004 dans l'Hexagone.

Un marché de petites voitures

La France est désormais un marché de petites voitures, qui génèrent 53% des immatriculations, avec des modèles de catégorie "A" (type Renault Twingo) ou B (genre Peugeot 208), contre 41% seulement dans l'ensemble de l'Union européenne. Les voitures malussées (selon les critères en vigueur au 1er novembre 2013) pèsent, toutes confondues, à peine 17% des immatriculations de modèles neufs en France (sur les onze premiers mois de l'année), contre 32,5% il y a deux ans.

Les véhicules bénéficiant d'un bonus (toujours selon les critères en vigueur au 1er novembre) génèrent 7,6% des ventes, contre 0,6% il y a deux ans. Le marché change donc radicalement de structure. Pas étonnant que l'Etat n'ait jamais pu équilibrer, dans ces conditions, le système de bonus-malus. Et encore ne compte-t-on pas le manque à gagner de l'État en matière de TVA!