Les cinq voitures de l'année 2013 (5) : Maserati Ghibili, la (très) belle italienne

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  677  mots
Une ligne à couper le souffle, un intérieur hyper-raffiné (Crédits : <small>DR</small>)
La Maserati Ghibli, c'est notre coup de coeur de l'année 2013. Quelle ligne, quelle classe ! Hautes performances, grand luxe et volupté. Un irrésistible cocktail.

Bon, d'accord : avec un tarif démarrant à 66.500 euros, elle n'est pas à portée de toutes les bourses ! Ce n'est certes pas aussi bien fini qu'une Audi, efficace qu'une Porsche, innovant qu'une Lexus hybride (Toyota).  Mais quelle ligne, quelle classe à l'intérieur ! C'est notre coup de coeur de l'année 2013. Le label italien évocateur de hautes performances et de grand luxe a en effet présenté le 20 avril dernier au salon de Shanghai sa toute nouvelle berline sportive de très haut de gamme, la Ghibli. Che bella macchina !

Proposée avec une gamme de moteurs V6 bi-turbo (330 et 410 chevaux en essence), une boite automatique à huit vitesses et une transmission intégrale aux quatre roues sur la version la plus puissante, la superbe transalpine est également la première voiture du constructeur de Modène à recevoir un diesel de 275 chevaux.  La Ghibli a été développée avec les éléments de plate-forme d'une Chrysler 300 (alias Lancia Thema en Europe). Logique : la firme américaine est contrôlée par le groupe Fiat, maison-mère de Maserati.

20.000 par an

Cette Ghibli, qui reprend le nom d'un célèbre coupé Maserati des années 60, mesure 4,90 mètres de long. Elle concurrence les Audi A7, Mercedes CLS ou autres Jaguar XF. Rien que du beau monde. Produite dans l'ex-usine du carrossier Bertone à Grugliasco, dans la banlieue de Turin, cette voiture de prestige est livrable depuis juillet. Objectif :  20.000 unités annuelles, dont 6 à 800 en France.

Fiat mise désormais à fond sur la célébrissime firme au trident, si longtemps négligée, qui a vendu 6.288 unités en 2012 (+2%), dont 45% aux Etats-Unis, et vise les... 50.000 unités annuelles à partir de 2015.  22.500 commandes ont déjà été enregistrées sur les neuf premiers mois de 2013.

Limousine et 4x4

Longtemps endormi, Maserati se réveille donc enfin. Car jamais la marque n'avait été aussi prodigue en nouveautés. La Ghibli arrive quelques mois à peine après sa grande soeur, la Quattroporte, présentée, elle, au salon américain de Detroit, en janvier 2013. Cette Quattroporte est une limousine encore plus longue que la Ghibli, puisqu'elle mesure 5,26 mètres.

Cette très, très grosse auto est destinée essentiellement à l'Amérique du nord et à l'Asie. Avec, comme porte-drapeau, un moteur d'origine Ferrari V8 bi-turbo de... 530 chevaux. Pas moins. Car Ferrari est la marque-sœur de Maserati ! Ce modèle, qui partage d'ailleurs ses dessous d'origine Chrysler avec la Ghibli, est produit dans la même usine.

Et le feu d'artifice n'est pas terminé. En 2014, un 4x4 de prestige, sur base du Jeep Grand Cherokee cette fois, est également prévu. Maserati utilise toutes les ressources américaines du groupe Fiat, car Jeep appartient à Chrysler. Ce grand 4x4 baptisé Levante devrait être fabriqué à 20.000 unités par an également, selon les prévisions.Un rival pour le Porsche Cayenne ou l'Audi Q7.

Histoire mouvementée

Créée en 1914 par Alfieri Maserati, la firme éponyme a eu son heure de gloire avec les victoires en course du pilote argentin Juan Manuel Fangio dans les années 50, puis avec les emblématiques modèles des années 60. En 1968, la firme passe sous le contrôle du français Citroën, à qui il fournira le beau (et fragile) moteur six cylindres de la SM. Trois Maserati partageront du coup des composants avec la SM. Il s'agira des Bora, Merak et Khamsin.

Mais, au milieu des années 70, Citroën au bord de l'abîme et victime de l'insuccès de la SM abandonne la firme italienne à son sort. Celle-ci vivotera alors de reprise en reprise. Elle passera même un temps sous la houlette de l'américain Chrysler. Enfin, en 1993, c'est Fiat qui reprendra son destin en mains.

Après bien des errements, la marque est in fine regroupée depuis 2006 dans un pôle commun avec Alfa Romeo, la firme d'origine milanaise rachetée par Fiat en 1986. Espérons que ce nouveau départ d'un label historique se confirme.  Car, nous, on se méfie un peu des stratégies changeantes du consortium italien dirigé par Sergio Marchionne...