PSA se défend, face aux attaques d'Arnaud Montebourg

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  505  mots
Arnaud Montebourg s'est aussi déclaré "un petit peu surpris de ce qui s'est passé à Poissy", où la direction de PSA a annoncé cette semaine la suppression d'une équipe sur une ligne de montage de la Peugeot 208.
Philippe Dorge, directeur des ressources humaines de PSA, est monté au créneau ce vendredi pour "démentir catégoriquement" les chiffres avancés par une délégation de Lutte Ouvrière du site d'Aulnay. Ces chiffres ont servi à interpeler Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif, avait affirmé un peu plus tôt que les engagements n'avaient pas été tenus par PSA.

PSA Peugeot Citroën n'a pas aimé du tout les déclarations... d'Arnaud Montebourg. C'est Philippe Dorge, directeur des Ressources humaines de PSA Peugeot Citroën, qui est monté au créneau ce vendredi pour "démentir catégoriquement les chiffres et informations avancés par une délégation de militants de Lutte ouvrière de l'usine d'Aulnay et ayant servi à interpeler le ministre du Redressement productif".

La question du reclassement des salariés de cette usine, qui a cessé sa production de Citroën C3 en octobre dernier, "est trop importante pour être traitée dans ces conditions, alors que l'avancement du plan fait l'objet d'une commission de suivi régulière en totale transparence avec les services de l'Etat", affirme le dirigeant dans un communiqué.

"Le bilan définitif de ce plan ne pourra être établi qu'au terme de la période de reclassement,qui s'achèvera à l'été 2014. A ce jour, sur 3.000 salariés, 240 personnes n'ont pas encore identifié de solution. Conformément à l'accord signé par les organisations syndicales, il leur sera proposé une offre de reclassement interne au groupe. Aucun licenciement n'est prévu", insiste-t-il.

Arnaud Montebourg convoque Carlos Tavares

Le bouillant ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait estimé un peu plus tôt ce  vendredi que les engagements pris par le groupe PSA pour les salariés de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en cours de fermeture "n'ont pas été tenus à ce jour".

Pour l'instant, "le compte n'y est pas sur Aulnay", a en effet déclaré Arnaud Montebourg à plusieurs dizaines de syndiqués de l'usine d'Aulnay venus l'interpeler en marge d'une visite qu'il faisait au studio de design d'Habitat à Paris.

"Nous ne sommes pas contents et nous allons le faire savoir", avait poursuivi le ministre, en indiquant qu'il avait demandé au futur président du directoire de PSA Carlos Tavares de venir le rencontrer à Bercy. Une convocation, en quelque sorte.

Le ministre juge aussi les décisions sur Poissy

"La position du gouvernement est de demander à PSA de respecter rigoureusement ses engagements", a poursuivi le ministre, ajoutant: "il n'est pas acceptable pour nous qu'il y ait plusieurs centaines - pour nous c'est 500 - qui soient aujourd'hui sur le carreau", a-t-il dit aux salariés, rappelant que la direction de PSA s'était engagée à ce que "personne ne soit à Pôle emploi". Le leader de la CGT d'Aulnay, Jean-Pierre Mercier, a lancé pour sa part: "le gouvernement va injecter un milliard d'argent public et Peugeot continue à licencier".

Très en verve, Arnaud Montebourg s'est aussi déclaré "un petit peu surpris de ce qui s'est passé à Poissy", où la direction de PSA a annoncé cette semaine la suppression d'une équipe de 684 personnes sur une ligne de montage de la Peugeot 208. Etrange qu'un ministre émette un jugement sur une mesure industrielle prise par un groupe privé pour réduire ses surcapacités!...

Cette polémique entre PSA et un ministre intervient alors qu l'Etat s'apprête à prendre une participation au sein du groupe automobile en crise, à travers une augmentation de capital.