Renault va produire des 4x4 en Chine

Par Alain-Gabriel Verdevoye, à Genève  |   |  775  mots
Renault va produire un 4x4 plus gros que le Koleos actuel. / DR
Renault va produire des « crossovers » (4x4) compacts en Chine. Début de production en au premier semestre 2016. Le français vise 600.000 ventes à terme dans le pays.

« Nous allons produire un « crossover » compact en Chine. Il s'agira d'un tout nouveau modèle mondial développé au Technocentre de Guyancourt », explique Jacques Daniel, responsable du projet Chine de Renault, à La Tribune.

« Nous avons reçu des autorités chinoises le feu vert pour fabriquer des « crossovers » (ndlr : 4x4). Ce modèle sera un peu plus gros que l'actuel Koleos et nous le produirons avec un taux d'intégration locale de 85% ». Ce modèle « arrivera en Chine avec un léger décalage par rapport à la version européenne ».

Les pouvoirs publics de l'ex-Empire du milieu avaient donné leur feu vert au projet d'implantation industrielle de Renault le 16 décembre dernier.

300 personnes sur le projet

« Nous démarrons actuellement la construction des bâtiments de l'usine d'assemblage et de moteurs ».

Les capacités de production du site - situé à Wuhan, au centre de la Chine, lieu d'implantation historique du partenaire local Dongfeng - sont « de 150.000 véhicules annuels et de 80.000 moteurs ». Mais nous avons la « place pour faire 300, voire 450.000 unités ». La « production de série des véhicules démarrera au premier semestre 2016 ». Jacques Daniel assure que, aujourd'hui, « 300 personnes, dont des japonais, des coréens, des chinois, travaillent sur le projet », alors que, il y a un an « il y en avait zéro » !

L'investissement avec Dongfeng - le même partenaire que celui de PSA mais aussi de Nissan -, se monte à « un peu moins d'un milliard d'euros à partager à 50-50 ». Renault bénéficie sur place des synergies avec Nissan, qui produit un million de véhicules par an avec Dongfeng en Chine.

600.000 ventes à terme

Bien qu'il soit le dernier des grands constructeurs mondiaux arrivé en Chine, le constructeur au losange est ambitieux.

« Nous apporterons une offre différente, celle des voitures à vivre », assure Jacques Daniel, reprenant un slogan qui avait fait la gloire des Renault dans les années 80… « C'est un marché en croissance, les positions ne sont pas établies. Il n'y a donc pas de handicap à arriver après ».

Le constructeur tricolore, qui y avait connu une expérience malheureuse en produisant des Minibus Trafic au compte-gouttes dans les années 90, vise « 600.000 ventes annuelles en Chine » à terme, avec « d'autres véhicules complémentaires ».

Renault va déjà développer un autre modèle pour la marque locale de la co-entreprise. Chaque société commune entre un chinois et un partenaire étranger doit désormais créer une marque chinoise avec des produits propres. Mais cela ne suffira pas non plus. Il faudrait aussi « produire des berlines », même si aujourd'hui Renault n'a pas obtenu aujourd'hui les autorisations de Pékin pour cela…

Doubler les parts en Inde

Renault a vendu l'an dernier 238.450 véhicules en Asie-Pacifique. Avant le démarrage industriel de la Chine, où il ne vend aujourd'hui que quelques milliers de véhicules importés essentiellement de Corée, Renault compte, dans la région, « doubler sa part de marché en Inde à 5% à moyen terme (2,6% l'an passé) », nous expliquait récemment Gilles Normand, directeur de la zone Asie-Pacifique du groupe au losange, lors du salon de New Delhi.

Renault a déjà affiché un formidable bond de ses ventes en Inde en 2013 (+83%) à 64.368 unités. Et ce, grâce au succès du 4x4 Duster. La firme y est la première marque européenne sur le marché. Le 5 février dernier, le constructeur a dévoilé un concept suggérant un futur véhicule à très bas coûts, qui sera industrialisé en 2015 sur le site de Chennai, dans le sud de l'Inde. Le véhicule commun à Renault et Nissan (marque Datsun) coûterait moins de 4.500 euros.

Renault vient par ailleurs de débuter l'assemblage du Duster en Indonésie Et il veut devenir dans ce pays « le premier constructeur européen » également, et ce « en 2016 ».

Enfin, Renault espère pouvoir redémarrer en Iran. Le groupe y fabrique depuis plusieurs années la Logan (sous le nom de Tondar), dont il a écoulé 100.000 exemplaires en 2012, avant l'embargo. Les relations ne se sont d'ailleurs pas complètement arrêtées.

« Nous avons livré en janvier dernier mille collections de pièces en Iran (ndlr : pour l'assemblage local) », nous assure pour sa part Arnaud Deboeuf, patron de la gamme « Entry » de Renault.

Renault est associé sur place à deux constructeurs, Iran Khodro et Pars Khodro avec « un potentiel de 250.000 voitures annuelles ». Pas négligeable.

Enfin, toujours dans la zone Asie-pacifique, Renault compte « finaliser en 2014 un nouveau projet d'implantation dans un nouveau pays », soulignait dernièrement Gilles Normand. Renault demeure aujourd'hui très en retard dans la zone, notamment par rapport à son associé nippon Nissan. Mais il ne manque pas de projets…