Le salon de l'auto de Pékin s'ouvre dans l'euphorie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  638  mots
Le concept Peugeot Exalt sera présenté au salon de Pékin dimanche 20 avril
Le premier marché auto mondial décélère. Le salon de l'auto de Pékin s'ouvre néanmoins, ce dimanche, dans une ambiance euphorique. Au premier trimestre, les ventes totales de véhicules en Chine ont encore augmenté de 9,2 %, à 5,9 millions d'unités. De quoi faire rêver.

Le marché chinois décélère. Les ventes de véhicules neufs en Chine se sont établies à 2,17 millions d'unités en mars (+ 6,6 %), dont 1,71 million de voitures particulières (+ 7,9 %). Soit l'équivalent en un mois d'une année de ventes... en France!  Le marché de l'ex-Empire du milieu avait crû carrément de 17,8 % en février. Malgré ce ralentissement de la croissance, le salon de l'auto de Pékin s'ouvre néanmoins, ce dimanche de Pâques, dans une ambiance euphorique. Au premier trimestre, les ventes totales de véhicules dans le premier marché auto du monde ont en effet augmenté de 9,2 %, à 5,9 millions d'unités. De quoi faire rêver!

Une croissance très honorable en 2014

Selon les estimations de la CAAM (Association chinoise des constructeurs), les ventes devraient progresser de 8 à 10% sur l'ensemble de 2014, malgré les effroyables problèmes de pollution et les embouteillages. Et ce, en dépit des restrictions de plus en plus sévères édictées par les pouvoirs publics,  pour tenter de les enrayer (quotas de nouvelles immatriculations dans les grandes métropoles, circulation alternée....).

Notons au passage que les ventes de véhicules "verts" explosent. Elles ont bondi de 120% au premier trimestre. Seulement, voilà: ce pourcentage apparaît en trompe l'oeil. Car les volumes restent  absolument dérisoires:  6.853 unités à peine au premier trimestre. Sur ce total, 4.095 étaient électriques et 2.758 hybrides rechargeables La croissance en Chine devrait en fait être principalement générée par la hausse de la demande pour les "gros" véhicules, genre 4x4 et  monospaces. Les marques chinoises ayant représenté une part de marché de 39% le mois dernier, ce sont bel et bien les labels étrangers qui se taillent toujours la part du lion.

PSA à l'offensive

PSA a ainsi accru au total ses facturations de 18% en Chine au premier trimestre à 169.000 unités. Peugeot les a augmentées de 18,6% à près de 86.000, Citroën d'un peu moins à 80.000. Le solde est constitué des DS, diffusées à part en Chine. Le groupe français espère écouler 650.000 véhicules de marques Peugeot et Citroën sur l'ensemble de l'année, plus 50.000 DS, contre 557.000 en 2013.

Hélas, malgré ses progressions, PSA reste loin derrière les grands ténors. GM a progressé en Chine sur le trimestre de 13% à 919.114 unités, le groupe Volkswagen de 14,5% en Chine à  880.700.  Nissan a crû de 21% à 283.000, Ford de 45% à 271.321 unités. Avec une hausse de 17% à 164.010 unités, Honda demeure toutefois derrière PSA.

Haut de gamme en pleine forme

Le haut de gamme se porte particulièrement bien. Le numéro un traditionnel dans ce segment, Audi, progresse de 21% à 124.520 exemplaires (inclus dans les volumes du groupe Volkswagen) sur le trimestre,  BMW de 25% à 107.951, Mercedes de 48% à 67.058. Rien n'est trop beau, puissant et cossu pour les riches chinois.

Les constructeurs tablent sur la poursuite d'une solide croissance. Chez PSA, on vise 970.000 ventes en 2016, 1,2  million en 2018. Avec l'ouverture d'une cinquième usine et l'aide du partenaire public chinois Dongfeng, qui doit prendre 14% du capital de PSA. Il est vrai que le constructeur tricolore estime que la taille du marché de l'Asie-Pacifique (constitué essentiellement de la Chine) devrait grimper de 75%  d'ici à 2022. Il y a de la marge.

Le groupe Volkswagen, qui dispose de huit usines d'assemblage en Chine, y investira la bagatelle  de... 9,8 milliards d'euros entre 2013 et 2015 pour porter notamment ses capacités à 4 millions d'unités annuelles. Sur la période 2013-2018, il a carrément annoncé un investissement de 18 milliards! La Chine? Un eldorado, toujours et malgré tout. Et ce, alors que d'autres marchés émergents ne semblent pas tenir leurs promesses. En plus, ça peut rapporter gros: arrivé au milieu des années 80 en Chine - en même temps que Peugeot! -, le groupe Volkswagen a réalisé en 2013 un bénéfice opérationnel record de 4,3 milliards d'euros (en hausse de 600 millions sur 2012) dans l'ex-Empire du milieu.