Carlos Tavares sépare les marques Citroën et DS

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  604  mots
La Citroën DS5
PSA nomme des directeurs généraux distincts pour Citroën et DS. La marque "premium" de PSA prend son indépendance.

Ca n'a pas traîné. Carlos Tavares, nouveau patron du groupe PSA, scinde Citroën et sa griffe "premium" DS, qui seront désormais des marques à part. A compter du 1er juin 2014, Linda Jackson, 56 ans,est nommée Directrice générale de la marque Citroën, en remplacement de Frédéric Banzet qui rejoint la holding de la famille Peugeot FFP. A cette même date, Yves Bonnefont, jusque là adjoint de Frédéric Banzet, sera Directeur général de la marque DS, pour accélérer le développement indépendant du label.

Avec Maxime Picat; Directeur général de Peugeot, Linda Jackson,  jusque là patronne de Citroën Grande-Bretagne et Irlande, et Yves Bonnefont  seront en charge de déployer le plan "Back in the Race" (de retour dans la course). Ils sont membres du Comité exécutif rattachés directement à Carlos Tavares.

DS, un label choyé

Le nouveau dirigeant opérationnel de PSA avait déjà annoncé, à la mi-avril dernier, qu'il voulait "accélérer le développement de DS", le label haut de gamme, et en faire à terme "une marque à part entière". Jusqu'ici, DS faisait partie pleinement de Citroën. Choyé, DS va même échapper à la diète qui frapper les gammes Peugeot et Citroën, lesquels réduiront à l'avenir le nombre de leurs modèles. Mais rien n'est trop beau pour DS. Ce label va en effet "lancer huit nouveaux produits sur sept ans". 

"440.000 DS ont été vendues au total dans le monde depuis le lancement de la première DS3 en mars 2010", nous expliquait, fin avril, Yves Bonnefont, rencontré au salon de Pékin. "On en a vendu 120.000 l'an dernier. Le lancement en Chine donne un  coup d'accélérateur".  Avant l'industrialisation en Chine au second semestre 2013, DS était concentré quasi-intégralement sur le Vieux continent. Mais, "en 2015, 50% des ventes de DS se feront hors d'Europe". 

Toutefois, l'enthousiasme de commande des dirigeants doit être tempéré. La petite citadine DS3 est effectivement le seul modèle vraiment populaire... surtout en France. Il s'en est écoulé 69.000 l'an dernier au total. La berline compacte DS4, trop proche de la Citroën C4 et commercialisée en mars 2011, est beaucoup moins prisée. Elle constitue même un semi-échec avec son concept un peu farfelu de coupé haut... Un paradoxe.  Il s'agit d'une voiture plus petite et plus haute qu'une C4, plus chère mais moins habitable. Bof. 29.800 exemplaires à peine ont trouvé preneur l'an passé, soit moins que les objectifs initiaux.

La DS5 de  gamme moyenne supérieure, lancée fin 2011, n'est pas non plus un franc succès avec 23.900 unités seulement  - des chiffres là aussi inférieurs aux prévisions. Sa carrosserie originale, agressive, mais étrange et clinquante n'a pas séduit suffisamment de clients.

Mais des nouveaux modèles arrivent.... en Chine, territoire désormais prioritaire pour DS.  Une berline à quatre portes de gamme moyenne supérieure,  la DS 5LS, est lancée actuellement. Un "SUV", la DS 6WR, arrivera en fin d'année. Suivra notamment une limousine. Ces trois véhicules sont - ou seront - produits à Shenzhen.La Chine est l'exemple à suivre. Car DS est d'ores et déjà indépendant de Citroën dans l'ex-Empire du milieu, ses véhicules étant fabriqués et commercialisés par une co-entreprise distincte, CAPSA, avec le groupe Changan. Cette société commune est séparée de DPCA, la "joint venture" de PSA avec Dongfeng qui produit les Peugeot et Citroën.

 

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