Auto de luxe : Aston Martin crée des emplois, mais ne gagne pas d'argent

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  440  mots
La gamme Aston Martin
La célèbre firme anglaise, spécialiste des voitures sportives de très haut de gamme, va créer 250 emplois cette année et investir 20 millions de livres (25 millions d'euros) dans son usine de Gaydon. Mais, pas de profits prévus avant au moins 2016.

Face aux investissements de Lamborghini (groupe Volkswagen) ou Maserati (Fiat), sans parler de Porsche (groupe Volkswagen également), le britannique Aston Martin ne pouvait rester à la traîne. La célèbre firme anglaise, spécialiste des voitures sportives de très haut de gamme, a annoncé ainsi mercredi qu'elle allait créer 250 emplois cette année en Grande-Bretagne et investir 20 millions de livres (25 millions d'euros) dans l'extension de son usine de Gaydon.

"Dans les prochaines années, Aston Martin mettra en place le plus plus gros programme d'investissements en 101 ans d'histoire, de plus de 500 millions de livres (613 millions d'euros)", affirme dans un communiqué Hanno Kirner, directeur financier de la firme.  L'investissement s'étalera sur cinq ans.

Accord avec Mercedes

Aston Martin est le seul constructeur de modèles à hautes performances de haut de gamme à rester indépendant. En décembre 2013, Aston Martin avait  toutefois annoncé une association avec la division Mercedes-AMG de  l'allemand Daimler, qui lui livrera des moteurs V8. A cette occasion, Daimler a pris une participation de 5% dans le fabricant anglais. Un projet de "SUV" (4x4) avec Mercedes est à l'étude, selon l'agence Bloomberg.  Ce véhicule n'arriverait pas toutefois avant trois ans.

La firme produit aujourd'hui les superbes Vantage,  DB9 (à partir de 175.000 euros), Vanquish (250.000 euros) ou la limousine Rapide. Elle écoule un peu plus de 3.000 unités annuelles en moyenne (4.200 en 2011). 15% des ventes sont réalisée en Asie, mais Aston Martin n'est pas encore assez implanté dans les pays émergents. Aston Martin affirme vouloir doubler ses livraisons d'ici à 2016, année à partir de laquelle il espère enfin renouer avec les bénéfices, de l'aveu même du directeur financier...

Un peu plus de 3.000 unités par an

Cette vieille marque centenaire au passé tumultueux a été créée en 1913 par  Lionel Martin. Le nom provient du nom de son créateur combiné à celui de la course de côte d'Aston Clinton, que remporta en 1913 Lionel Martin. En 1947, la firme fait face à des difficultés financières et est rachetée par David Brown qui la fusionne avec sa marque Lagonda. En 1959, apparait la somptueuse DB5, la voiture de James Bond... 

La marque passe sous le contrôle d'investisseurs américains au début des années 70, puis d'armateurs grecs la décennie suivante. En 1987, c'est l'américain Ford qui reprend la majorité des actions. Mais le groupe de Detroit la revendra en 2007. C'est un consortium mené par David Richards, John Sinders et deux sociétés koweitiennes qui acquièrent alors l'emblèmatique société. Le fonds de capital investissement italien Investindustrial a enfin annoncé qu'il reprenait  37,5% du constructeur, pour 150 millions de livres (186 millions d'euros).