Grâce à Renault, Mercedes espère gagner de l'argent avec Smart

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  532  mots
Laurens Van Der Acker, le directeur du style de Renault et Thierry Bolloré, le directeur délégué à la compétitivité, présentent la nouvelle Renault Twingo. /Reuters. (Crédits : Reuters)
Mercedes espère enfin gagner de l'argent avec les nouvelles micro-voitures Smart, développées avec... Renault. 80% des responsabilités ont été assumées par le Français.

Grâce à la Renault Twingo, Mercedes espère enfin gagner de l'argent avec les micro-voitures Smart. Paradoxe ? Non. Lancée en 1997 dans des conditions tumultueuses, la première Smart biplace produite en Lorraine promettait d'être révoutionnaire. Avec sa petite taille, sa faculté à se garer partout, elle l'était effectivement. Mais, problème: le programme Smart n'a jamais gagné d'argent ! Et une version à quatre portes produite avec le japonais Mistubishi aux Pays-Bas, commercialisée en 2004, a été pour sa part un véritable échec.

Codéveloppement de Mercedes avec Renault

Il fallait d'ailleurs avoir les reins aussi solides que Mercedes pour accepter d'éponger des déficits pendant si longtemps. Planche de salut aujourd'hui: Renault. Mercedes espère du coup gagner enfin de l'argent avec la prochaine génération de Smart qui doit sortir très prochainement.

Cette nouvelle génération de Smart a fait l'object d'un co-développement... avec Renault. Le projet "Edison", tel est son nom, représente le plus gros programme industriel commun, issu des accords de 2010 entre Daimler, maison-mère de Mercedes, et l'Alliance Renault-Nissan. Le groupe de Stuttgart était demandeur d'un petit modèle pour remplacer ses Smart. Quant à Renault lui-même, il n'a jamais réalisé non plus de profits avec la Twingo I et pas davantage avec la Twingo II, même si le constructeur refuse de le préciser. Il lui fallait donc une coopération également pour lancer la Twingo III, laquelle sera commercialisée en septembre 2014.

80% des responsabilités assumées par Renault

"Renault a réalisé la plus grosse part du développement. Il a apporté les moteurs et transmissions manuelles", soulignait en mars, au salon de Genève, Ali Kassaï, Directeur du programme des petites voitures de la firme au losange. "80% des responsabilités (ndlr : dans les fonctions communes) ont été assumées par Renault. Les équipes de Daimler venaient une semaine sur deux au Technocentre de Guyancourt". Et, même si le design est complètement différent, "une fois le style défini, les deux équipes ont travaillé au Technocentre Renault". Comme les Smart Fortwo et Forfour, la Twingo III sera à moteur arrière, une architecture reprise des... Smart.

"95% des pièces visibles sont différentes entre la Twingo III et les futures Smart", mais, néanmoins, "75% des composants en valeur sont communs entre les Twingo II et Smart quatre places et encore 60% entre ces modèles et la Smart deux places", précise Ali Kassaï. Car, tout ce qui ne se voit pas est beaucoup plus important.

Twingo et Smart (4 portes) une production slovène

La Twingo III sera montée à Novo Mesto, en Slovénie. Avec des capacités de 250.000 unités. Novo Mesto produira aussi la Smart à quatre places, qui arrivera un peu plus tard. La nouvelle Smart biplace sera, elle, fabriquée dans l'usine française de Hambach, comme l'actuelle.

Les futures Twingo III

Depuis les débuts  il y a dix-sept , Smart a écoulé plus de 1,5 million de Fortwo, dont moins de 100.000 l'an dernier. Smart a aussi vendu 130.000 Smart Forfour à quatre portes entre 2004 et 2006. Renault a livré de son côté 900.000 unités de la Twngo II, lancée en 2007.