Le constructeur russe des Lada, contrôlé par Renault, supprime 13.000 emplois

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  453  mots
La Lada Granta du constructeur russe
Le premier constructeur automobile russe contrôlé par l'Alliance Renault-Nissan devrait supprimer cette année 13.000 postes dans son usine géante de Togliatti.

Le premier constructeur automobile russe, contrôlé par l'Alliance Renault-Nissan, va supprimer 13.000 emplois. Et ce, sur son site géant de Togliatti, à un millier de kilomètres au sud-est de Moscou. Mauvaise nouvelle pour le fabricant des Lada en perte de vitesse. "Le nombre total de salariés de l'usine sera d'environ 53.000" à la fin de 2014, déclare le constructeur,  en réponse à des questions de l'agence Reuters. Le groupe précise que, à la fin de l'an dernier, 65.891 personnes travaillaient sur le site. Le constructeur, dont l'Alliance Renault-Nissan doit en principe boucler ce mois-ci le rachat de 67,1% du capital pour 577 millions d'euros, avait annoncé au début de l'année son intention de supprimer 7.500 postes seulement en 2014

Part de marché très basse

Avtovaz voit ses ventes dégringoler régulièrement en Russie. Les immatriculations ont reculé de 15% sur quatre mois à 128.633 unités, selon l'Association des entreprises européennes (AEB). Soit une part de marché historiquement basse de 15,5%. Contre 18,3% en 2012. Les ventes d'Avtovaz s'étaient déjà repliées de 12% l'année dernière. Sur la seule Russie, qui absorbe l'essentiel des volumes, Avtovaz avait  plongé carrément de 15% à 456.309 unités l'an passé. Les ventes cumulées des Lada, Renault et Nissan ont, ensemble, fléchi  toutefois de 5% seulement à 252.973. Soit une pénétration de 30,5% grâce à la bonne résistance du français et à la progression du japonais.

Avtovaz a enregistré l'an dernier une perte nette de 7,9 milliards de roubles (161 millions d'euros). Malgré l'aide des ingénieurs de Renault, les niveaux de productivité sont très loin de ceux de la concurrence internationale. Fleuron de l'époque soviétique, bâtie dans les années soixante avec l'aide des ingénieurs de Fiat pour produire la Fiat 124 de 1966 - dont la production a été stoppée en début d'année 2012 -, l'usine géante de Togliatti  vise une production de presque un million d'unités vers... 2017. On en est loin. Longtemps constituée de modèles archaïques, au manque de fiabilité légendaire, mais pas chers, la gamme se renouvelle progressivement, avec l'aide de Renault. Mais, on n'en est qu'au début.

Logan et Sandero à Togliatti

Grâce à une nouvelle ligne de production pour véhicules sur plate-forme de la Logan, Avotovaz fabrique aujourd'hui des modèles pour Nissan et va en assembler très prochainement pour le compte de Renault. On évoque les Logan II et Sandero II. En décembre 2012, Carlos Ghosn - PDG de Renault et de son allié japonais Nissan -, Serguei Chemezov, Directeur général de la société publique Russian Technologies, ainsi que Igor Komarov, alors PDG d'Avtovaz, avaient scellé à Moscou un accord final permettant à Renault-Nissan de prendre le contrôle du russe.