Tesla envisage de produire des voitures électriques pour milliardaires en Europe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  564  mots
La Tesla "S"
Tesla, le fabricant californien de limousines électriques à hautes performances, pourrait s'implanter industriellement en Europe et en Chine.

Tesla Motors, le fabricant californien de voitures électriques pour les très riches, pourrait ouvrir une usine en Europe. "J'ai les mêmes objectifs pour l'Europe que pour les Etats-Unis", affirme Elon Musk, le PDG fondateur de Tesla, au site spécialisé Automotive News Europe, dans le cadre du lancement des Tesla en Grande-Bretagne.. L'usine européenne n'est toutefois pas pour tout de suite. Le constructeur estime en effet qu'elle se justifiera quand Tesla vendra 160.000 véhicules par an sur le Vieux continent. Elon Musk  veut aussi implanter un centre de recherche et développement de ce côté de l'Atlantique, en Grande-Bretagne, et ce, dès 2014 ou 2015.

Une usine prévue aussi en Chine

En avril dernier, le dirigeant avait déjà affirmé à Pékin qu'il comptait installer une usine en... Chine dans les trois ou quatre ans. Aujourd'hui, les Tesla "S" sont produites à Freemont, en Californie, dans ex-usine commune GM-Toyota. La limousine à hautes performances électrique "S" s'est vendue à hauteur de 3.467 unités sur les quatre premiers mois en Europe et 2.050 aux Etats-Unis. Tesla assure avoir produit 7.535 unités au premier trimestre. Le constructeur californien a écoulé 22.477 véhicules électriques en 2013. Il envisage de livrer 35.000 "S" en 2014. Le PDG vise grand. Il espère ainsi dépasser carrément les 500.000 ventes annuelles dans le monde.

La Norvège, un marché riche où les véhicules "zéro émission" sont subventionnés, est le premier débouché pour Tesla en Europe à l'heure actuelle. Mais la Grande-Bretagne devrait bientôt la dépasser. La "S" est vendue à partir de 60.000 euros en version de 300 chevaux avec une autonomie affiché de 390 kilomètres (finition de base avec des sièges en simple tissu). En version 420 chevaux avec 500 kilomètres d'autonomie, il en coûte plus de 80.000. Tesla avait annoncé début janvier l'ouverture d'un point de vente en France, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Un autre à Aix-en-Provence le sera prochainement.

Un deuxième modèle, un "SUV" baptisé provisoirement "Model X", devrait arriver en 2015. Tesla veut aussi lancer un véhicule électrique plus petit qu'une "S" et moins onéreux: à partir de 30.000 euros. Arrivée prévue dans trois ans.

Pertes au premier trimestre

Le fabricant automobile de véhicules de luxe électriques a beau avoir le vent en poupe, il ne s'en est pas moins enfoncé dans le... rouge au premier trimestre, plombé par l'explosion de ses dépenses, notamment de recherche-développement. Le groupe a annoncé une perte nette de 49,8 millions de dollars (38 millions d'euros) au cours des trois premiers mois de l'année, triplée par rapport à l'année précédente. Tesla prévoit d'investir de 500 à 700  millions d'euros cette année.

L'explosion des coûts survient en plein développement d'un projet annoncé en février de "méga-usine" de production de batteries lithium-ion pour ses véhicules électriques. Afin de permettre le lancement de la production de batteries dès 2017, et faute d'avoir encore déterminé le site définitif, le groupe va "commencer les travaux sur deux emplacements en parallèle en vue de minimiser les risques de délais", selon une lettre aux actionnaires du PDG Elon Musk.

Panasonic est aujourd'hui le principal fournisseur de batteries au lithium du constructeur américain. Le géant japonais de l'électronique avait indiqué début mai avoir entamé des "négociations plus profondes" avec Tesla en vue d'une éventuelle participation à ce projet de "méga-usine".