250 nouveaux emplois, ce n'est pas grand chose certes. Mais ils s'ajoutent à d'autres. Du coup, les effectifs du site britannique de Jaguar Land Rover (JLR) à  Halewood ont triplé en quatre ans. Ils s'élèveront désormais à 4.750 salariés, travaillant en trois équipes. Le groupe automobile "British" a embauché plus de 9.000 personnes au cours des deux dernières années.

JLR annonce en effet qu'il produira à Halewood le futur Land Rover Discovery Sport, remplaçant du 4x4 compact Freelander. L'usine de Halewood est déjà le site de production du modèle à succès Range Rover Evoque, un 4x4 compact haut de gamme, avec qui le petit nouveau partagera sa plate-forme... de lointaine origine Ford. L'américain était propriétaire de Jaguar et Land Rover jusqu'à 2008. Un investissement industriel de 200 millions de livres (250 millions d'euros) est prévu à Halewood.

Une nouvelle "petite" Jaguar

Le nouveau Land Rover Discovery Sport - un rival des Toyota Rav IV, Honda CRV, Nissan X Trail, Volkswagen Tiguan et du futur "SUV" de Renault qui sera produit dès 2015 en Espagne - devrait être présenté d'ici à la fin de l'année et arrivera sur le marché en 2015. Ce sera le premier membre d'une toute nouvelle famille de Land Rover Discovery, inspirés du concept Discovery Vision présenté lors du dernier Salon de New York, en avil dernier. Ce nouveau véhicule conservera de vraies aptitudes 4x4, une marque de fabrique des Land Rover depuis la création de la marque en 1948.

JLR va multiplier les nouveautés. Le constructeur issu du rapprochement des deux marques britanniques sous la houlette du consortium indien, va par ailleurs dévoiler, au prochain Mondial de l'automobile parisien début octobre, la nouvelle berline XE, une concurrente des BMW Série 3, Mercedes Classe C  et autres Audi A4, destinée à "démocratiser" Jaguar. Le lancement est prévu également en 2015. La production aura lieu à Solihull, également outre-Manche où la firme a annoncé 1.700 nouveaux emplois. Un dérivé 4x4 "Crossover" devrait suivre.

Une nouvelle usine de moteurs a été aussi créée par JLR à Wolver Hampton, moyennant 500 millions de livres d'investissement (605 millions d'euros) pour produire une nouvelle génération de mécaniques plus petites et sobres à quatre cylindres de 2 litres de cylindrée à essence et diesel. Les Jaguar XE et Land Rover Discovery Sport devraient en hériter.

Un million d'unités par an à terme

Ces modèles inédits devraient largement contribuer à l'objectif des 750.000 ventes annuelles pour la fin de la décennie. C'est le président de JLR Canada, Lindsay Duffield,  qui avait avancé cet objectif l'an passé, que le constructeur n'a pas officiellement annoncé. A plus long terme, c'est pas moins d'un million d'unités par an que vise le constructeur "premium"

Les ventes du constructeur anglais détenu par l'indien Tata ont progressé de 14% sur cinq mois à 200.778 véhicules. Les volumes se sont accrus en Chine de 46%; en Amérique du nord de 15%; en Asie-Pacifique de 15% également; en Europe de 4%. Sur ce total, la marque de voitures de luxe Jaguar a vendu 35.992 véhicules, en hausse de 16%. Les volumes du spécialiste légendaire du 4x4 Land Rover s'élevaient à 164.786 unités, en progression de 13%. En 2013, Jaguar Land Rover avait écoulé un record de 425.006 véhicules, en augmentation de 19%, dont 76.668 Jaguar et 348.338 Land Rover.

Des usines saturées en Europe

JLR est après BMW le constructeur qui sature le plus ses capacités de production sur le Vieux continent, d'après le cabinet Inovev. L'utilisation de ses usines européennes est passée de 80% en 2012 à près de 95% l'an dernier. Mais Jaguar Land Rover prévoit aussi de commencer à fabriquer des véhicules en Chine à la fin de cette année. L'usine de la société conjointe à Changshu pourra fabriquer 130 000 véhicules par an dans un premier temps. Le premier modèle sera un véhicule Land Rover. JLR produira aussi au Brésil, dans l'Etat de Rio, à partir de 2016, avec une capacité annuelle de 25.000 unités.

Après des années de marasme, JLR veut se faire une place aux côtés des allemands et de Volvo dans le haut de gamme. Tata est bien décidé à pousser son label anglais prestigieux, avec qui il se montre très généreux. Une belle revanche vis-à-vis de l'ex-colonisateur britannique pour le consortium indien, qui fabrique pour sa part des camions vétustes et des voitures de bas de gamme quasiment inexportables en Europe !

JLR a affiché sur l'année fiscale 2013 -2014 (1er avril au 31 mars) une marge opérationnelle enviable de 17,5%, presque au niveau du champion mondial Porsche et très supérieure à celle de BMW (moins de 10%). Le bénéfice avant impôts a grimpé de 49% à 2,5 milliard de livres Sterling (3,13 milliards d'euros). Le résultat net a plus que doublé en un an à  1,88 milliard de livres, soit 2,35 milliard d'euros. Pas mal, non ?