L'équipementier tricolore Valeo séduit les allemands et chinois

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  589  mots
Jacques Aschenbroich, DG de Valeo, affiche un beau bilan semestriel
Le fournisseur français d'équipements de haute technologie pour l'automobile fait 30% de son chiffre d'affaires avec les constructeurs allemands. Au premier semestre, il a accru de 25% ses commandes et sa marge opérationnelle atteint 7%.

"Il n'y pas beaucoup d'entreprises dans l'automobile et même ailleurs qui aient une telle croissance". C'est rare que Jacques Aschenbroich, Directeur général de l'équipementier automobile Valeo, habituellement modeste dans ses déclarations, se laisse aller au triomphalisme. Il est vrai que la réussite du founisseur d'équipements automobiles tricolore, lequel a intégré le CAC 40, mérite un tel enthousiasme. 

Hausse de 25% des prises de commandes

Alors que Renault et surtout PSA sont empêtrés dans d'énormes difficultés, les grands équipementiers français triomphent. Après les excellents résultats semestriels de Plastic Omnium jeudi, c'est au tour de Valeo de présenter les siens ce vendredi.

Valeo annonce au premier semestre une "hausse de 25% des prises de commandes à 9,1 miilliards d'euros. C'est ce qu'on faisait en une année pleine il y a cinq ans", souligne Jacques Aschenbroich.. Un chiffre-clé puisqu'il conditionne... les ventes des années à venir. Le résultat opérationnel de la firme a progressé de 15% à 442 millions d'euros, soit une marge de 7% d'un chiffre d'affaires en progression de 10% à 6,3 milliards.

Le bénéfice net a progressé de 21% à 278 millions, soit 4,4% du chiffre d'affaires. Le résultat net par action est, lui, en progression de 19%. Pour l'année 2014, "nous visons une marge opérationnelle un peu supérieure celle du premier semestre", pronostique Jacques Aschenbroich. Avec "une croissance supérieure à celle du marché dans les principales régions de production".

Investissements et efforts de recherche-développement

Quand on lui demande les raisons de sa bonne santé, qui contraste avec la situation des constructeurs tricolores eux-mêmes, le dirigeant de Valeo répond laconiquement : "quand, en 2009, on était en crise, nous avons pris la décision courageuse de ne pas sacrifier les investissements ou la recherche-développement. Au contraire, on les a fortement accrus. C'est ce qui explique que nous ayons ensuite aussi fortement augmenté nos commandes". Jacques Aschenbroich martèle:  "la croissance, c'est la clé. On investit 5% de notre chiffre d'affaires et on a 10% de croissance en moyenne".

Comme pour Plastic Omnium, la réussite de Valeo s'explique par la qualité et la haute technicité réconnues des produits auprès des meilleurs constructeurs mondiaux, de forts investissements  hors de France et la diversification des clients. "il y a trente ans, Valeo faisait 100% de son chiffres d'affaires avec les constructeurs français. Aujourd'hui, les clients allemands en représentent 30% (ndlr: en première monte, c'est-à-dire les ventes directes aux constructeurs), les asiatiques 26%, les américains 22%, les français 17%".

Cap sur l'Asie, surtout la Chine

Indépendamment de la nationalité d'origine elle-même des clients, le repositionnement géographique est en cours. Il n'est d'ailleurs pas terminé. Aujourd'hui, Valeo fait 51% de son chiffre d'affaires (en première monte) en Europe, 26% en Asie - dont 13% en Chine. Si  l'on prend le carnet de commandes, qui augure des ventes dans deux ou trois ans, l'Europe occidentale et orientale redescend à 40% et l'Asie monte 41% - dont 27% pour la Chine. 

En Chine, Valeo livre ainsi des constructeurs français, allemands, américains, mais aussi des marques locales comme Chery. Valeo "a finalisé au premier semestre 5 nouveaux sites et deux extensions d'usines". Il a en cours "cinq autres sites et huit extensions".

Le fournisseur tricolore est spécialiste d'un côté des systèmes et équipements permettant la réduction du CO2 ainsi que, de  l'autre, du développement de la voiture autonome et intuitive. Entreprise de plus en plus tournée vers les hautes technologies, elle emploie 78.600 personnes dans le monde et  dispose de 123 usines.