Le constructeur coréen Hyundai-Kia profite de l'été, forcément creux  en actualité, pour dévoiler des nouveautés mondiales majeures. Hyundai publie ainsi les premières photos de sa petite citadine i20 de dernière génération. Sa marque-soeur Kia dévoile celles de son nouveau "SUV" de haut de gamme Sorento. Les véhicules, aux deux extrêmes de la gamme, seront présentés au Mondial de l'auto à Paris début octobre.

La Hyundai i20 sera lancée en fin d'année. Partiellement conçue au centre technique et de design allemand de Hyundai Motor à Rüsselsheim, près de Francfort, la petite coréenne sera produite en Turquie. Le constructeur promet une citadine concurrente des Renault Clio et autres Peugeot 208, plus en phase avec les goûts des européens que ses petits véhicules assez spartiates jusqu'ici.

La nouvelle Hyundai i20

Plutôt pour le marché asiatique et américain

La troisième génération de Sorento, elle, se positionne comme un gros "SUV" de 4,78 mètres long à sept places. Elle espère rivaliser avec des "SUV" hauts de gamme du type Volvo XC90 ou BMW X5. Si la i20 veut directement contrer les européennes, le Sorento n'est pas destiné prioritairement au Vieux continent, mais plutôt à l'Asie, la Chine, les Etats-Unis, la Russie. Il partage la plate-forme du Hyundai Santa Fe. Le style intérieur a été imaginé par l'équipe du design de Kia basée à Rüsselsheim, comme celle de Hyundai.

Cette diversité de véhicules montre l'étendue du savoir faire de Hyundai-Kia, cinquième constructeur automobile mondial, dont la qualité-fiabilité des véhicules s'est nettement améliorée ces dernières années. Hyundai avait déjà lancé l'an passé une "mini"-i10, également produite en Turquie pour le marché européen. Avec sa limousine Genesis, dévoilée au salon de Detroit début janvier et présentée au salon de Genève début mars pour le marché européen, le coréen arrive aussi sur le créneau très sélect de la voiture de prestige. La Genesis est proposée aux Etats-Unis avec un énorme moteur V8 de 420 chevaux.

Hyundai Genesis de haut de gamme

Un très bonne implantation mondiale

Longtemps protégé sur son marché national verrouillé, Hyundai-Kia est très bien implanté aujourd'hui en Chine, dans le reste de l'Asie, en Russie, aux Etats-Unis. Dans l'Union européenne, après une remarquable percée, Hyundai-Kia s'essouffle un peu, certes. Les immatriculations de Hyundai ont reculé de 2,2% sur six mois à 212.284 (hors utilitaires), mais celles de Kia ont progressé pour leur part de 5% à 180.414. Les deux marques ensemble atteignaient une part de marché de 5,9%, contre 6,3% un an plus tôt. Le groupe dispose de deux usines dans l'Union, en Slovaquie et en République tchèque.

Hyundai Motor a annoncé une baisse de 6,9% de son bénéfice net au deuxième trimestre, en grande partie due au renchérissement du won en hausse constante depuis l'an dernier. Un won plus fort rend plus chères les voitures sud-coréennes à l'exportation et réduit la valeur des bénéfices réalisés à l'étranger, lorsque les groupes les rapatrient en Corée. Ce n'est toutefois que justice, Hyundai ayant pu bénéficier l'an passé d'un won relativement  faible...

Des marges à faire rêver les concurrents

Sur la période d'avril à juin, le résultat net de Hyundai n'en a pas moins atteint 2.350 milliards de wons (1,69 milliard d'euros). Au deuxième trimestre, le bénéfice opérationnel a reculé de 13,3%. Mais la marge opérationnelle dépasse les 9%. Un excellent niveau, proche de Toyota, Audi, BMW.

Kia a engrangé pour sa part un bénéfice net en recul de 13,3% au deuxième trimestre, à un peu plus de 1.000 milliards de wons (environ 738 millions d'euros). Le résultat opérationnel trimestriel a chuté de 31,7%. La marge atteint 6,3%. Pas mal. C'est davantage que Ford, Nissan ou la marque Volkswagen. Hyundai a vendu 2,5 millions de voitures sur les six premiers mois de l'année (+4,4% ). Kia en a écoulé de son côté 1,55 million (+7%). Soit 4,05 million au total.